Notre histoire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Robert Drouin

Robert Drouin s’embarque en 1634 pour la Nouvelle-France. D’abord au service des Jésuites comme briquetier, il obtint une concession sur la Côte-de-Beaupré. Le 27 juillet 1636, il épousa Anne Cloutier. De ce mariage naquirent trois filles. À la suite du décès d’Anne Cloutier le 4 février 1648, Robert Drouin se remaria le 29 novembre 1649 avec Marie Chapelier qui lui donna huit enfants. De cette descendance sont issus les Drouin, Derouin d’Amérique. Robert Drouin est décédé le 1er juin 1685 à Château-Richer à l’âge de 77 ans.

 

 

 

La Maison Drouin

Vous désirez voyager dans le temps? Passez la porte de la Maison Drouin, trésor de l’île d’Orléans, et préparez-vous à vivre une expérience unique! Découvrez l’histoire surprenante de cette maison historique authentique trois fois centenaire…

 La Maison Drouin est la seule maison d’habitant typique de l’île d’Orléans accessible au public. Construite par les Canac dit Marquis vers 1730 et habitée jusqu’en 1984 par la famille Drouin, cette maison historique à peine modernisée a su conserver toute son authenticité. Venez vous imprégner du vécu de cette maison âgée de presque 300 ans, et découvrir son histoire.

Tiré de www.fondationfrancoislamy.org/fr

Le nom Drouin

Origine du nom Drouin
Origine du nom Drouin

(Extraits tirés du livre Histoire de Notre Famille de Marcel J. Drouin)

1- L’origine lointaine: Le Roman de Renart

Une source des plus sûres manifeste clairement la présence du nom Drouin au XIIe siècle, donc dès le Moyen Age. Il s’agit du Roman de Renart qui marque les débuts de la littérature française. À cette époque, les troubadours, ou ménestrels, allaient de village en village chanter leur poésie lyrique et courtoise, qu’on appelait « chansons de geste », telle la Chanson de Roland qui célébrait les hauts faits de Roland, neveu de Charlemagne. À ces chansons chevaleresques s’ajoutaient des contes chantés en vers octosyllabiques qu’on appelait « fabliaux ». Ces fabliaux ou récits parfois satiriques ont été écrits vers la fin du XIle siècle (de 1174 à 1200), par des auteurs inconnus à l’exception de Pierre de Saint-Cloud auquel on attribue les plus anciennes branches du Roman de Renart, soit les branches (II et V). Ces récits prêtent aux animaux des noms et caractères humains à la manière des fables d’Ésope que reprendra plus tard le bon Jean de Lafontaine; c’est le cas du Roman de Renart. On y voit Renart le goupil, Ysengrin le loup, Chanteclerc le coq, Tibert le chat, Noble le lion, Brun l’ours et finalement Drouin (Droïn) le moineau. Pauvre Drouin le moineau et ses neuf moinillons que Renart va impitoyablement dévorer.

L’épisode de Drouin le moineau appartient à la branche XI du Roman de Renart, on n’en connaît pas l’auteur. Il aurait été composé entre 1195 et 1200 selon le manuscrit dit de Turin et s’étend des vers 21 460 à 22075. Dans la traduction de Jean Dufournet, on ne trouve qu’un résumé de la branche XI dont je ne citerai qu’un savoureux passage:

Renard remis sur pied, plein de vigueur arrive sous un cerisier dont les branches sont chargées de fruits. Mais comment en manger? Par bonheur, Drouin le moineau est présent qui lui en jette tant et plus, si bien que le Renard demande grâce tant il en a mangé. Drouin, considérant qu’un service rendu n’est jamais perdu, expose à Renard qui a beaucoup voyagé et qui est fort savant, la maladie de ses enfants. Le goupil généreux et reconnaissant propose de les guérir. Comme remède, il ne voit que le baptême, et lui-même n’est-il pas prêtre! Tout s’arrange donc, mais en fait de baptême, il se contente de compléter son repas avec les jeunes moineaux. Drouin s’aperçoit trop tard de la supercherie et sombre dans un profond désespoir, car sa confiance aveugle a coûté la vie à ses enfants. Aussi part-il à la recherche d’un vengeur qu’après bien des échecs, il rencontre dans la personne de Morbout, un chien maigre et efflanqué. Celui-ci accepte de le venger à condition de bien manger pour recouvrer les forces qu’il a perdues au service d’un paysan avare. Les circonstances lui sont favorables puisqu’au bout du chemin arrive une charrette chargée de viande. Drouin feint d’être blessé, occupant ainsi l’attention du charretier qui essaie en vain de le saisir. Morbout en profite pour s’emparer d’un jambon. Du coup, il lui faut également boire. Aucune importance: voici venir un chariot de vin. Cette fois, Drouin se pose sur la tête du cheval et lui picore l’œil; le charretier en voulant assommer le moineau d’un coup de massue, ne réussit qu’à abattre son cheval. Le chariot se renverse, tout le vin se répand. Morbout peut se désaltérer en toute tranquillité. Ses forces recouvrées, il est prêt à affronter Renard; il se met en embuscade et attend que Drouin fasse venir Renard à portée de ses crocs; la tâche du moineau est facilitée par l’avidité du renard à qui Drouin déclare qu’il ne veut pas survivre à ses enfants et qu’il se laissera manger lui aussi. C’est ainsi que, de bond en bond, de saut en saut, il amène Renard auprès de Morbou qui se précipite sur lui au moment venu. Le combat très acharné tourne rapidement à l’avantage du chien qui laisse son adversaire étendu en travers du chemin, à moitié mort. Drouin savoure sa victoire ; après avoir remercié Morbou, il manifeste sa joie devant Renard devenu inoffensif.

À la lecture du texte original cité à la fin de cette partie, on pourra constater qu’il est relativement facile de suivre le sens, malgré de nombreuses expressions qui échappent à ceux qui ignorent les particularités du français de l’époque:

-Baptise-les bien; sois sans crainte, avait répondu le rusé Renard, ils ne souffriront plus de la goutte.

Drouin s’inquiétait de ne plus voir ses fils:

-Renard, dis-moi où sont mes fils? Méchant Renard, tu les as dévorés?

-Tu es fou, répondit Renard, ils se sont envolés. Hélas, ils n’avaient pas encore de plumes.

-Au nom de Dieu, Renard, dis-moi ce que tu as fait de mes fils.

-Eh bien tu veux le savoir? Je les ai dévorés.

Drouin cependant ne s’est pas avoué vaincu; fidèle à l’origine tudesque de son nom qui signifie « combatif », il eut recours à Morbou le bon mâtin qui rejoignit Renard à l’entrée du bois, le renversa à terre, lui caressa de ses dents le ventre, les flancs, les oreilles et lui fit une entaille de plus de trois doigts.

2- À la Cour de Bretagne

Le nom Drouin se retrouve aussi dans l’histoire de France au début du XIVe siècle vers 1306 à la Cour du duché de Bretagne. Hervé Drouin, notaire à la Cour du duché est ennobli par Jean II, duc de Bretagne, sans doute en reconnaissance de ses nombreux services. C’est aussi, à n’en pas douter, à cette époque que remontent les armoiries de la famille Drouin, si l’on en juge par leur composition qui se situe dans la plus pure tradition héraldique tant dans le choix des meubles que des partitions.

3- Les armoiries

Cliquer sur le lien ►  Armoiries Drouin, la reproduction en couleurs des armoiries de la famille Drouin, dont voici la description héraldique:

D’argent, à six mouchetures d’hermine et de sable, rangées 321, au chef de gueules, chargé de trois coquilles du champ.

Les armoiries portent, sur un champ d’argent, les mouchetures d’hermine propres à la Bretagne et, au chef, les coquilles symboles des pèlerins. Ceux-ci affluant au Mont-Saint-Michel, sur les bords de la mer, rapportaient des coquilles dont ils ornaient leur chapeau. C’était aussi la coutume chez les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne. La coquille est ainsi devenue le symbole du pèlerin. Bien que les Drouin soient originaires de Normandie, aujourd’hui le Perche, leur lointaine origine date de l’Armorique, nom celtique de la Bretagne qui signifie: pays de la mer; dès le Xe siècle, le comte de Rennes, Conan 1er, prit en main le duché de Bretagne. En 1491, la duchesse Anne de Bretagne épousera le roi de France Charles VIII, et la Bretagne sera annexée à la France en 1532.

4- La Normandie au XVIe siècle

Quant à la Normandie, elle doit son nom à l’invasion des Normands (Hommes du Nord) qui, à l’époque carolingienne, venaient par mer de Scandinavie et se nommaient eux-mêmes « Vikings ». Montés sur des flottilles de grandes barques, les « snekkjur », ils débarquèrent à l’entrée des principaux fleuves du royaume franc, après la mort de Charlemagne. Ils déferlèrent ensuite sur les côtes d’Europe et envahirent, au VIIIe siècle, le nord du royaume de France. Charles II le Chauve, petit-fils de Charlemagne par son père Louis le Pieux, dut acheter plusieurs fois leur retraite. En 911, au traité de Saint-Clair-sur-Epte, Charles III le Simple abandonna à leur chef Rollon le pays connu maintenant sous le nom de Normandie d’où les Normands, au XIe siècle, partirent pour conquérir l’Angleterre. Rollon et ses sujets reçurent le baptême et Charles III fut reconnu par eux comme leur suzerain. À cette même époque, les invasions s’arrêtèrent et, le goût des expéditions persistant, certains d’entre eux partirent fonder des principautés dans le sud de l’Italie et en Sicile au XIe et XIIe siècle. Durant la guerre de Cent Ans, la Normandie fut disputée entre Français et Anglais; ces derniers étaient entièrement maîtres du duché en 1420. La France le reconquit de 1436 à 1450, peu après les exploits de Jeanne d’Arc qui, on le sait, fut brûlée vive par les Anglais à Rouen le 30 mai 1430.

Le nom Drouin serait-il d’origine bretonne ou normande? Selon des spécialistes en anthroponymie française, Albert Dauzat et T. Morlet, il serait d’origine germanique; plusieurs narrations du Roman de Renart dont celle de Drouin le moineau ont été inspirées de légendes germaniques, et c’est du verbe tudesque « Drog » qui signifie « combattre » que dérive le nom Drouin en passant par la forme médiévale « Droon » et Droïn. Ici, au Canada, le nom Drouin a souvent pris la forme de Derouin, à cause du langage de certaines parties du pays, la région de la Beauce en particulier, qui intervertit parfois voyelles et consonnes, v.g. une « gernouille » au lieu d’une « grenouille ». Mais ces familles sont toutes descendantes de Robert Drouin.

5- Le Perche

Aujourd’hui, la Normandie, province de l’ancienne France, est formée de cinq départements: le Calvados, la Manche, l’Orne, l’Eure et la Seine-Maritime. L’arrondissement de Mortagne, chef-lieu du Canton de l’Orne, appartient aujourd’hui au département de l’Orne et de l’Eure-et-Loire, situé entre la Normandie d’aujourd’hui et le département du Maine. C’est à Pin-la-Garenne, village du Perche, que vivaient nos ancêtres; Pin-la-Garenne est une petite commune d’environ 600 habitants, sur la route de 15 kilomètres environ qui relie Bellême à Mortagne au Perche, le chef-lieu d’arrondissement, soit à neuf kilomètres de Mortagne et six kilomètres de Bellême. L’église communale est dédiée à saint Barthélémy et la place de l’église porte le nom de Robert Drouin, notre ancêtre. Quant au Perche, la région s’est particulièrement distinguée par l’élevage des chevaux, réputés pour leur force et leur carrure, « les percherons ». De nos jours, on y fait aussi l’élevage bovin, surtout en vue de la production laitière, tradition bien conservée en notre terre canadienne. Au cours de la dernière guerre, la Normandie a été le théâtre de l’invasion alliée en juin 1944, où plusieurs de nos Canadiens ont héroïquement perdu la vie, à Dieppe particulièrement, dans le département de la Seine-Maritime, mais le Perche n’a pas été ravagé, bien qu’il ait perdu plusieurs de ses fils enrôlés dans l’Armée française.

 

6- Pin-la-Garenne

Michel Ganivet, auteur des Cahiers percherons, au N° 49 (1er trimestre 1976), fait l’historique du Pin. Les premiers seigneurs du Pin remontent au XIe et XIIe siècle. Le premier document authentique concernant la paroisse du Pin se retrouve dans la cartulaire de l’abbaye de Marmoutier située près de Tours, dont dépendait le monastère de Saint-Martin du Vieux Bellême. Ce document antérieur à 1064 fait foi de la donation par Gautier du Pin de la moitié de l’église aux moines de Saint- Martin, Dans ce petit village du Pin, dont la population compte environ 600 habitants, on retrouve les vestiges du château des seigneurs du Pin, le château de la Pelonnière, où plutôt ce qu’il en reste; un manoir avec sa tourelle octogonale datant du XVIe siècle, à laquelle on ajouta au XVIIe siècle une aile de style classique. Au siècle suivant on y ajouta une tour crénelée. Le entouré de fossés asséchés, vestiges des invasions anglaises.

L’église du Pin, issue d’une chapelle construite par Geoffroy de Courtrhill, était à l’origine sous le patronage de saint Ouen; au XVIe siècle elle était passée sous le patronage de saint Barthélémy du Pin. Vers la fin du XVIIIe siècle, Jean-Baptiste Patu de Saint-Vincent y ajouta la chapelle Saint-Louis. Son fils Cyrille-Jules y fera quelques additions importantes au début du XXe siècle. Au-dessus du baptistère on trouve la plaque rappelant le baptême de Robert Drouin, ancêtre de tous les Drouin du Canada, le 6 août 1607. Un retable, illustrant la mise au tombeau et datant de 1513, orne l’autel des combattants et porte l’inscription suivante: L’an mil Ve et treise Jehan de Franqueville pair de France a fait faire cette contretable, autel et nuage.

Quant au village, ses rues étroites et ses maisons bâties dans un style d’époque, la beauté de ses arbres et la propreté de l’ensemble lui donnent un caractère paisible et chaleureux, où il fait bon vivre.

Drouin connus
Olivier-Napoléon Drouin (1862-1934) ►  Homme politique, homme d’affaires 
►  1 mars 1910 – Élection de Olivier-Napoléon Drouin à la mairie de Québec
 
Joseph Drouin Fondateur de l’Institut généalogique Drouin en 1899
 
Mark Drouin (1890-1963) ►  Président du Sénat
 
Henri-Paul Drouin (1890-1958) ► Député du comté de Québec-Est
 
Oscar Drouin  (1890-1953) ►  Oscar Drouin (1890-1953) Homme politique
 
Henri Drouin (père) (1911-1992)  Juge à la Cour supérieure
 
Denis Drouin (1916-1978) Comédien  
 
René Derouin (1936-     ) ► Le site Internet de René Derouin
 
Richard Drouin Ordre nationale du Québec
Henri Drouin (fils) (1941-     ) Henri Drouin a remis sa démission en 2002 à titre d’administrateur et président du conseil d’administration de RONA. Henri Drouin, 61 ans, siégeait au conseil depuis 26 ans, dont 21 ans à titre de président.
 
Diane Drouin Présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec jusqu’en 1998
 
Claude Drouin Il a siégé comme député fédérale libéral de Beauce de 1997 à 2006 et comme ministre de 2002 à 2003 à titre de Secrétaire d’état Responsable de Développement économique du Canada.
 
Marie-Josée Drouin (1948-    )  Économiste
 
Marc Drouin (1957-     ) ► Comédien, metteur en scène, chanteur, danseur 
 
Jacques Drouin Directeur général des élections et président de la représentation électorale du Québec
Anne Drouin ► Artiste-Peintre
Lieux au Québec nommés Drouin

* L’astérisque placé après le toponyme indique qu’une note, comprenant son origine ou sa signification, suit sa description technique.

Les noms en rouge correspondent aux municipalités qui existaient avant les fusions municipales. Dans les adresses, il faut continuer d’utiliser les noms de ces anciennes municipalités.

Nom Municipalité MRC Région administrative

Adam-Drouin, Chemin  *

La Pêche (Municipalité) Les Collines-de-l’Outaouais Outaouais

Adam-Drouin, Lac  *

La Pêche (Municipalité) Les Collines-de-l’Outaouais Outaouais

Adolphe-Drouin, Lac  *

Saint-Honoré-de-Shenley (Municipalité) Beauce-Sartigan Chaudière-Appalaches

Alfred-Drouin, Rue  *

Québec (Ville) Hors MRC Capitale-Nationale

Bourdon-Drouin, Cours d’eau  (Cours d’eau agricole)

Compton (Municipalité) Coaticook Estrie

Denis-Drouin, Rue

Saint-Jean-de-Matha (Municipalité) Matawinie Lanaudière

Drouin  *  (Canton)

La Tuque (Ville) Hors MRC Mauricie

Drouin, Avenue  *

Saint-Hyacinthe (Ville) Les Maskoutains Montérégie

Drouin, Avenue

Rouyn-Noranda (Ville) Hors MRC Abitibi-Témiscamingue

Drouin, Avenue

Sainte-Marie (Ville) La Nouvelle-Beauce Chaudière-Appalaches

Drouin, Avenue  *

Québec (Ville) Hors MRC Capitale-Nationale

Drouin, Avenue  *

Remplacé par :
Drouin, Rue *
Saints-Anges (Municipalité de paroisse) La Nouvelle-Beauce Chaudière-Appalaches

Drouin, Branche  (Ruisseau)

Poularies (Municipalité) Abitibi-Ouest Abitibi-Témiscamingue

Drouin, Branche des  (Ruisseau)

Saint-Bruno-de-Kamouraska (Municipalité) Kamouraska Bas-Saint-Laurent

Drouin, Chemin  *

Saint-Joseph-de-Coleraine (Municipalité) Les Appalaches Chaudière-Appalaches

Drouin, Chemin

Cookshire-Eaton (Ville) Le Haut-Saint-François Estrie

Drouin, Chemin

Compton (Municipalité) Coaticook Estrie

Drouin, Cours d’eau  (Cours d’eau agricole)

Saint-Camille (Municipalité de canton) Les Sources Estrie

Drouin, Cours d’eau  (Cours d’eau agricole)

Sacré-Cœur-de-Jésus (Municipalité de paroisse) Les Appalaches Chaudière-Appalaches

Drouin, Cours d’eau  (Cours d’eau agricole)

Mirabel (Ville) Hors MRC Laurentides

Drouin, Cours d’eau  (Cours d’eau agricole)

Saint-Ubalde (Municipalité) Portneuf Capitale-Nationale

Drouin, Cours d’eau  (Cours d’eau agricole)

Hérouxville (Municipalité de paroisse) Mékinac Mauricie

Drouin, Embranchement  (Cours d’eau agricole)

Saint-François-de-Sales (Municipalité) Le Domaine-du-Roy Saguenay–Lac-Saint-Jean

Drouin, Île  *  (Îlot)

Laval (Ville) Hors MRC Laval

Drouin, Lac

Lac-Pythonga (Territoire non organisé) La Vallée-de-la-Gatineau Outaouais

Drouin, Lac  *

Remplacé par :
Grenier, Lac *
Chertsey (Municipalité) Matawinie Lanaudière

Drouin, Lac

Lac-Jacques-Cartier (Territoire non organisé) La Côte-de-Beaupré Capitale-Nationale

Drouin, Lac

Stoneham-et-Tewkesbury (Municipalité de cantons unis) La Jacques-Cartier Capitale-Nationale

Drouin, Lac

La Tuque (Ville) Hors MRC Mauricie

Drouin, Lac

Lac-au-Brochet (Territoire non organisé) La Haute-Côte-Nord Côte-Nord

Drouin, Lac  (Étang)

Sainte-Marie (Ville) La Nouvelle-Beauce Chaudière-Appalaches

Drouin, Lacs à

Saint-Zacharie (Municipalité) Les Etchemins Chaudière-Appalaches

Drouin, Maison  *  (Bien patrimonial)

Sainte-Famille (Municipalité de paroisse) L’Île-d’Orléans Capitale-Nationale

Drouin, Montée

Mirabel (Ville) Hors MRC Laurentides

Drouin, Montée  *

Pontiac (Municipalité) Les Collines-de-l’Outaouais Outaouais

Drouin, Montée

La Pêche (Municipalité) Les Collines-de-l’Outaouais Outaouais

Drouin, Parc  (Parc public)

Sainte-Marie (Ville) La Nouvelle-Beauce Chaudière-Appalaches

Drouin, Pit  (Carrière)

Saint-Camille-de-Lellis (Municipalité de paroisse) Les Etchemins Chaudière-Appalaches

Drouin, Pont  *

Québec (Ville) Hors MRC Capitale-Nationale

Drouin, Pont

Saint-Jérôme (Ville) La Rivière-du-Nord Laurentides

Drouin, Pont  (Pont couvert)

Compton (Municipalité) Coaticook Estrie

Drouin, Rivière

La Tuque (Ville) Hors MRC Mauricie

Drouin, Route

Remplacé par :
Drouin, Chemin *
Saint-Joseph-de-Coleraine (Municipalité) Les Appalaches Chaudière-Appalaches

Drouin, Route

Saint-Ubalde (Municipalité) Portneuf Capitale-Nationale

Drouin, Rue

Amos (Ville) Abitibi Abitibi-Témiscamingue

Drouin, Rue

Saguenay (Ville) (Jonquière) Hors MRC Saguenay–Lac-Saint-Jean

Drouin, Rue

Saint-François-de-Sales (Municipalité) Le Domaine-du-Roy Saguenay–Lac-Saint-Jean

Drouin, Rue

Poularies (Municipalité) Abitibi-Ouest Abitibi-Témiscamingue

Drouin, Rue  *

Montréal (Ville) Hors MRC Montréal

Drouin, Rue

Mercier (Ville) Roussillon Montérégie

Drouin, Rue

Châteauguay (Ville) Roussillon Montérégie

Drouin, Rue  *

Saint-Eustache (Ville) Deux-Montagnes Laurentides

Drouin, Rue

Chertsey (Municipalité) Matawinie Lanaudière

Drouin, Rue  *

Thetford Mines (Ville) Les Appalaches Chaudière-Appalaches

Drouin, Rue

Sainte-Agathe-de-Lotbinière (Municipalité) Lotbinière Chaudière-Appalaches

Drouin, Rue

Sainte-Julienne (Municipalité) Montcalm Lanaudière

Drouin, Rue  *

Mascouche (Ville) Les Moulins Lanaudière

Drouin, Rue

Laval (Ville) Hors MRC Laval

Drouin, Rue  *

Magog (Ville) Memphrémagog Estrie

Drouin, Rue

Remplacé par :
Alfred-Drouin, Rue *
Québec (Ville) Hors MRC Capitale-Nationale

Drouin, Rue

Scott (Municipalité) La Nouvelle-Beauce Chaudière-Appalaches

Drouin, Rue

Saint-Joseph-de-Beauce (Ville) Robert-Cliche Chaudière-Appalaches

Drouin, Rue

Saint-Honoré-de-Shenley (Municipalité) Beauce-Sartigan Chaudière-Appalaches

Drouin, Rue

Saint-Éphrem-de-Beauce (Municipalité) Beauce-Sartigan Chaudière-Appalaches

Drouin, Rue

Lac-Mégantic (Ville) Le Granit Estrie

Drouin, Rue  *

Saints-Anges (Municipalité de paroisse) La Nouvelle-Beauce Chaudière-Appalaches

Drouin, Rue  *

Vallée-Jonction (Municipalité) La Nouvelle-Beauce Chaudière-Appalaches

Drouin, Rue

Victoriaville (Ville) Arthabaska Centre-du-Québec

Drouin, Rue

Sainte-Marguerite (Municipalité de paroisse) La Nouvelle-Beauce Chaudière-Appalaches

Drouin, Rue

Sainte-Brigitte-de-Laval (Ville) La Jacques-Cartier Capitale-Nationale

Drouin, Rue

Lévis (Ville) Hors MRC Chaudière-Appalaches

Drouin, Ruisseau

Scott (Municipalité) La Nouvelle-Beauce Chaudière-Appalaches

Drouin, Ruisseau

Courcelles (Municipalité) Le Granit Estrie

Drouin, Stationnement  *  (Parc de stationnement)

Victoriaville (Ville) Arthabaska Centre-du-Québec

Drouin-Prémont, Cours d’eau  (Cours d’eau agricole)

Compton (Municipalité) Coaticook Estrie

Édouard-Drouin, Rue  *

Saint-Jérôme (Ville) La Rivière-du-Nord Laurentides

Emma-Drouin, Rue  *

Drummondville (Ville) Drummond Centre-du-Québec

François-Drouin, Rue  *

Québec (Ville) Hors MRC Capitale-Nationale

Gédé-Drouin, Centre de loisirs  *

Vallée-Jonction (Municipalité) La Nouvelle-Beauce Chaudière-Appalaches

Germain-Drouin, Chemin  *

Labelle (Municipalité) Les Laurentides Laurentides

Jacques-Drouin, Lac

Lac-Ashuapmushuan (Territoire non organisé) Le Domaine-du-Roy Saguenay–Lac-Saint-Jean

Jean-François-Drouin, Rue  *

Québec (Ville) Hors MRC Capitale-Nationale

Langlois-Drouin, Ruisseau

Adstock (Municipalité) Les Appalaches Chaudière-Appalaches

Léonard-Drouin, Cours d’eau  (Cours d’eau agricole)

Sainte-Catherine-de-Hatley (Municipalité) Memphrémagog Estrie

Louis-Drouin, Branche  (Ruisseau)

Saint-Joseph-de-Beauce (Ville) Robert-Cliche Chaudière-Appalaches

Oscar-Drouin, Rue  *

Québec (Ville) Hors MRC Capitale-Nationale

Robert-Drouin, Rue  *

Québec (Ville) Hors MRC Capitale-Nationale

Robert-Drouin, Rue  *

Trois-Rivières (Ville) Hors MRC Mauricie

Roch-Drouin, Ruisseau

Sainte-Marguerite (Municipalité de paroisse) La Nouvelle-Beauce Chaudière-Appalaches

Terrasse-Drouin, Rue de la

Saint-Colomban (Ville) La Rivière-du-Nord Laurentides

 

Lieux au Québec nommés Derouin
* L’astérisque placé après le toponyme indique qu’une note, comprenant son origine ou sa signification, suit sa description technique.
         
Nom   Municipalité MRC Région administrative 
  L’Île-du-Grand-Calumet (Municipalité) Pontiac Outaouais
  Ripon (Municipalité) Papineau Outaouais
  Otter Lake (Municipalité) Pontiac Outaouais
  Saint-Charles-Borromée (Municipalité) Joliette Lanaudière
  Prévost (Ville) La Rivière-du-Nord Laurentides
  Ripon (Municipalité) Papineau Outaouais
         
Mise à jour en mars 2017
Lieux en Ontario nommés Drouin
Municipalité Nom
Casselman  rue Drouin Street
Clarence-Rockland  route Drouin Road
Cochrane District  route Drouin Road
Mattice-Val Côté  route Drouin Road
Ottawa  avenue Drouin Avenue
Lieux aux États-Unis nommés Drouin
État Ville Nom
Alabama Cottonwood Drouin Drive
Alaska Fairbanks Drouin Road
California Rio Vista Drouin Drive
Louisiana Bell City Drouen Road
Louisiana Erath E Drouen  Avenue
Louisiana Erath E Drouen Street
Louisiana Eunice Drouen Street
Louisiana Biloxi Drouen Road
Louisiana Lake Arthur Drouen Street
Louisiana Lake Charles Drouen Street
Louisiana New Iberia Drouen Road
Louisiana Ville Platte Drouen Street
Louisiana Welsh Drouen Street
Louisiana Mansura Drouin Street
New Hamshire Auburn Drouin Cir
New Hamshire Belmont Drouin Drive
New Hamshire Merrimack Drouin Way
New York Sackets Harbor Drouen Drive
New York Troy Drouin Street
Virginia Richmond Drouin Drive
Virginia Richmond S Drouin Drive
Nombre de Drouin au Québec

Nombre de Drouin au Québec

Au Québec, on recensait en 2006 environ 9300 personnes portant le nom Drouin.

L’institut de la statistique du Québec classe le nom Drouin au 127e rang en terme de nombre.   

Tableau des 1000 premiers noms selon le rang

Répartition des Drouin au Québec

Répartition des Drouin dans les régions administratives du Québec

Recensement de 2006

Région administrative du Québec % Nombre
Bas-Saint-Laurent (01) 0,4 38
Saguenay-Lac-Saint-Jean (02) 0,7 66
Québec (03) 16,2 1510
Mauricie (04) 2,4 224
Estrie (05) 6,8 634
Montréal (06) 9,0 839
Outaouais (07) 4,9 456
Abitibi-Témiscamingue (08) 3,5 327
Côte-Nord (09) 0,9 84
Nord-du-Québec (10) 0,2 19
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (11) 0,3 28
Chaudière-Appalaches (12) 27,0 2514
Laval (13) 2,9 270
Lanaudière (14) 3,8 354
Laurentides (15) 5,3 493
Montérégie (16) 12,0 1118
Centre-du-Québec (17) 3,5 326
Québec (total) 100,0 9300

Le nom Drouin

Origine du nom Drouin
Origine du nom Drouin

(Extraits tirés du livre Histoire de Notre Famille de Marcel J. Drouin)

1- L’origine lointaine: Le Roman de Renart

Une source des plus sûres manifeste clairement la présence du nom Drouin au XIIe siècle, donc dès le Moyen Age. Il s’agit du Roman de Renart qui marque les débuts de la littérature française. À cette époque, les troubadours, ou ménestrels, allaient de village en village chanter leur poésie lyrique et courtoise, qu’on appelait « chansons de geste », telle la Chanson de Roland qui célébrait les hauts faits de Roland, neveu de Charlemagne. À ces chansons chevaleresques s’ajoutaient des contes chantés en vers octosyllabiques qu’on appelait « fabliaux ». Ces fabliaux ou récits parfois satiriques ont été écrits vers la fin du XIle siècle (de 1174 à 1200), par des auteurs inconnus à l’exception de Pierre de Saint-Cloud auquel on attribue les plus anciennes branches du Roman de Renart, soit les branches (II et V). Ces récits prêtent aux animaux des noms et caractères humains à la manière des fables d’Ésope que reprendra plus tard le bon Jean de Lafontaine; c’est le cas du Roman de Renart. On y voit Renart le goupil, Ysengrin le loup, Chanteclerc le coq, Tibert le chat, Noble le lion, Brun l’ours et finalement Drouin (Droïn) le moineau. Pauvre Drouin le moineau et ses neuf moinillons que Renart va impitoyablement dévorer.

L’épisode de Drouin le moineau appartient à la branche XI du Roman de Renart, on n’en connaît pas l’auteur. Il aurait été composé entre 1195 et 1200 selon le manuscrit dit de Turin et s’étend des vers 21 460 à 22075. Dans la traduction de Jean Dufournet, on ne trouve qu’un résumé de la branche XI dont je ne citerai qu’un savoureux passage:

Renard remis sur pied, plein de vigueur arrive sous un cerisier dont les branches sont chargées de fruits. Mais comment en manger? Par bonheur, Drouin le moineau est présent qui lui en jette tant et plus, si bien que le Renard demande grâce tant il en a mangé. Drouin, considérant qu’un service rendu n’est jamais perdu, expose à Renard qui a beaucoup voyagé et qui est fort savant, la maladie de ses enfants. Le goupil généreux et reconnaissant propose de les guérir. Comme remède, il ne voit que le baptême, et lui-même n’est-il pas prêtre! Tout s’arrange donc, mais en fait de baptême, il se contente de compléter son repas avec les jeunes moineaux. Drouin s’aperçoit trop tard de la supercherie et sombre dans un profond désespoir, car sa confiance aveugle a coûté la vie à ses enfants. Aussi part-il à la recherche d’un vengeur qu’après bien des échecs, il rencontre dans la personne de Morbout, un chien maigre et efflanqué. Celui-ci accepte de le venger à condition de bien manger pour recouvrer les forces qu’il a perdues au service d’un paysan avare. Les circonstances lui sont favorables puisqu’au bout du chemin arrive une charrette chargée de viande. Drouin feint d’être blessé, occupant ainsi l’attention du charretier qui essaie en vain de le saisir. Morbout en profite pour s’emparer d’un jambon. Du coup, il lui faut également boire. Aucune importance: voici venir un chariot de vin. Cette fois, Drouin se pose sur la tête du cheval et lui picore l’œil; le charretier en voulant assommer le moineau d’un coup de massue, ne réussit qu’à abattre son cheval. Le chariot se renverse, tout le vin se répand. Morbout peut se désaltérer en toute tranquillité. Ses forces recouvrées, il est prêt à affronter Renard; il se met en embuscade et attend que Drouin fasse venir Renard à portée de ses crocs; la tâche du moineau est facilitée par l’avidité du renard à qui Drouin déclare qu’il ne veut pas survivre à ses enfants et qu’il se laissera manger lui aussi. C’est ainsi que, de bond en bond, de saut en saut, il amène Renard auprès de Morbou qui se précipite sur lui au moment venu. Le combat très acharné tourne rapidement à l’avantage du chien qui laisse son adversaire étendu en travers du chemin, à moitié mort. Drouin savoure sa victoire ; après avoir remercié Morbou, il manifeste sa joie devant Renard devenu inoffensif.

À la lecture du texte original cité à la fin de cette partie, on pourra constater qu’il est relativement facile de suivre le sens, malgré de nombreuses expressions qui échappent à ceux qui ignorent les particularités du français de l’époque:

-Baptise-les bien; sois sans crainte, avait répondu le rusé Renard, ils ne souffriront plus de la goutte.

Drouin s’inquiétait de ne plus voir ses fils:

-Renard, dis-moi où sont mes fils? Méchant Renard, tu les as dévorés?

-Tu es fou, répondit Renard, ils se sont envolés. Hélas, ils n’avaient pas encore de plumes.

-Au nom de Dieu, Renard, dis-moi ce que tu as fait de mes fils.

-Eh bien tu veux le savoir? Je les ai dévorés.

Drouin cependant ne s’est pas avoué vaincu; fidèle à l’origine tudesque de son nom qui signifie « combatif », il eut recours à Morbou le bon mâtin qui rejoignit Renard à l’entrée du bois, le renversa à terre, lui caressa de ses dents le ventre, les flancs, les oreilles et lui fit une entaille de plus de trois doigts.

2- À la Cour de Bretagne

Le nom Drouin se retrouve aussi dans l’histoire de France au début du XIVe siècle vers 1306 à la Cour du duché de Bretagne. Hervé Drouin, notaire à la Cour du duché est ennobli par Jean II, duc de Bretagne, sans doute en reconnaissance de ses nombreux services. C’est aussi, à n’en pas douter, à cette époque que remontent les armoiries de la famille Drouin, si l’on en juge par leur composition qui se situe dans la plus pure tradition héraldique tant dans le choix des meubles que des partitions.

3- Les armoiries

Cliquer sur le lien ►  Armoiries Drouin, la reproduction en couleurs des armoiries de la famille Drouin, dont voici la description héraldique:

D’argent, à six mouchetures d’hermine et de sable, rangées 321, au chef de gueules, chargé de trois coquilles du champ.

Les armoiries portent, sur un champ d’argent, les mouchetures d’hermine propres à la Bretagne et, au chef, les coquilles symboles des pèlerins. Ceux-ci affluant au Mont-Saint-Michel, sur les bords de la mer, rapportaient des coquilles dont ils ornaient leur chapeau. C’était aussi la coutume chez les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne. La coquille est ainsi devenue le symbole du pèlerin. Bien que les Drouin soient originaires de Normandie, aujourd’hui le Perche, leur lointaine origine date de l’Armorique, nom celtique de la Bretagne qui signifie: pays de la mer; dès le Xe siècle, le comte de Rennes, Conan 1er, prit en main le duché de Bretagne. En 1491, la duchesse Anne de Bretagne épousera le roi de France Charles VIII, et la Bretagne sera annexée à la France en 1532.

4- La Normandie au XVIe siècle

Quant à la Normandie, elle doit son nom à l’invasion des Normands (Hommes du Nord) qui, à l’époque carolingienne, venaient par mer de Scandinavie et se nommaient eux-mêmes « Vikings ». Montés sur des flottilles de grandes barques, les « snekkjur », ils débarquèrent à l’entrée des principaux fleuves du royaume franc, après la mort de Charlemagne. Ils déferlèrent ensuite sur les côtes d’Europe et envahirent, au VIIIe siècle, le nord du royaume de France. Charles II le Chauve, petit-fils de Charlemagne par son père Louis le Pieux, dut acheter plusieurs fois leur retraite. En 911, au traité de Saint-Clair-sur-Epte, Charles III le Simple abandonna à leur chef Rollon le pays connu maintenant sous le nom de Normandie d’où les Normands, au XIe siècle, partirent pour conquérir l’Angleterre. Rollon et ses sujets reçurent le baptême et Charles III fut reconnu par eux comme leur suzerain. À cette même époque, les invasions s’arrêtèrent et, le goût des expéditions persistant, certains d’entre eux partirent fonder des principautés dans le sud de l’Italie et en Sicile au XIe et XIIe siècle. Durant la guerre de Cent Ans, la Normandie fut disputée entre Français et Anglais; ces derniers étaient entièrement maîtres du duché en 1420. La France le reconquit de 1436 à 1450, peu après les exploits de Jeanne d’Arc qui, on le sait, fut brûlée vive par les Anglais à Rouen le 30 mai 1430.

Le nom Drouin serait-il d’origine bretonne ou normande? Selon des spécialistes en anthroponymie française, Albert Dauzat et T. Morlet, il serait d’origine germanique; plusieurs narrations du Roman de Renart dont celle de Drouin le moineau ont été inspirées de légendes germaniques, et c’est du verbe tudesque « Drog » qui signifie « combattre » que dérive le nom Drouin en passant par la forme médiévale « Droon » et Droïn. Ici, au Canada, le nom Drouin a souvent pris la forme de Derouin, à cause du langage de certaines parties du pays, la région de la Beauce en particulier, qui intervertit parfois voyelles et consonnes, v.g. une « gernouille » au lieu d’une « grenouille ». Mais ces familles sont toutes descendantes de Robert Drouin.

5- Le Perche

Aujourd’hui, la Normandie, province de l’ancienne France, est formée de cinq départements: le Calvados, la Manche, l’Orne, l’Eure et la Seine-Maritime. L’arrondissement de Mortagne, chef-lieu du Canton de l’Orne, appartient aujourd’hui au département de l’Orne et de l’Eure-et-Loire, situé entre la Normandie d’aujourd’hui et le département du Maine. C’est à Pin-la-Garenne, village du Perche, que vivaient nos ancêtres; Pin-la-Garenne est une petite commune d’environ 600 habitants, sur la route de 15 kilomètres environ qui relie Bellême à Mortagne au Perche, le chef-lieu d’arrondissement, soit à neuf kilomètres de Mortagne et six kilomètres de Bellême. L’église communale est dédiée à saint Barthélémy et la place de l’église porte le nom de Robert Drouin, notre ancêtre. Quant au Perche, la région s’est particulièrement distinguée par l’élevage des chevaux, réputés pour leur force et leur carrure, « les percherons ». De nos jours, on y fait aussi l’élevage bovin, surtout en vue de la production laitière, tradition bien conservée en notre terre canadienne. Au cours de la dernière guerre, la Normandie a été le théâtre de l’invasion alliée en juin 1944, où plusieurs de nos Canadiens ont héroïquement perdu la vie, à Dieppe particulièrement, dans le département de la Seine-Maritime, mais le Perche n’a pas été ravagé, bien qu’il ait perdu plusieurs de ses fils enrôlés dans l’Armée française.

 

6- Pin-la-Garenne

Michel Ganivet, auteur des Cahiers percherons, au N° 49 (1er trimestre 1976), fait l’historique du Pin. Les premiers seigneurs du Pin remontent au XIe et XIIe siècle. Le premier document authentique concernant la paroisse du Pin se retrouve dans la cartulaire de l’abbaye de Marmoutier située près de Tours, dont dépendait le monastère de Saint-Martin du Vieux Bellême. Ce document antérieur à 1064 fait foi de la donation par Gautier du Pin de la moitié de l’église aux moines de Saint- Martin, Dans ce petit village du Pin, dont la population compte environ 600 habitants, on retrouve les vestiges du château des seigneurs du Pin, le château de la Pelonnière, où plutôt ce qu’il en reste; un manoir avec sa tourelle octogonale datant du XVIe siècle, à laquelle on ajouta au XVIIe siècle une aile de style classique. Au siècle suivant on y ajouta une tour crénelée. Le entouré de fossés asséchés, vestiges des invasions anglaises.

L’église du Pin, issue d’une chapelle construite par Geoffroy de Courtrhill, était à l’origine sous le patronage de saint Ouen; au XVIe siècle elle était passée sous le patronage de saint Barthélémy du Pin. Vers la fin du XVIIIe siècle, Jean-Baptiste Patu de Saint-Vincent y ajouta la chapelle Saint-Louis. Son fils Cyrille-Jules y fera quelques additions importantes au début du XXe siècle. Au-dessus du baptistère on trouve la plaque rappelant le baptême de Robert Drouin, ancêtre de tous les Drouin du Canada, le 6 août 1607. Un retable, illustrant la mise au tombeau et datant de 1513, orne l’autel des combattants et porte l’inscription suivante: L’an mil Ve et treise Jehan de Franqueville pair de France a fait faire cette contretable, autel et nuage.

Quant au village, ses rues étroites et ses maisons bâties dans un style d’époque, la beauté de ses arbres et la propreté de l’ensemble lui donnent un caractère paisible et chaleureux, où il fait bon vivre.

Drouin connus

Olivier-Napoléon Drouin (1862-1934)

►  Homme politique, homme d’affaires 

►  1 mars 1910 – Élection de Olivier-Napoléon Drouin à la mairie de Québec

 Joseph Drouin

Fondateur de l’Institut généalogique Drouin en 1899 

Mark Drouin (1890-1963)

►  Président du Sénat 

Henri-Paul Drouin (1890-1958)

► Député du comté de Québec-Est 

Oscar Drouin  (1890-1953)

►  Oscar Drouin (1890-1953) Homme politique 

Henri Drouin (père) (1911-1992)

 Juge à la Cour supérieure 

Denis Drouin (1916-1978)

Comédien   

René Derouin (1936-     )

► Le site Internet de René Derouin 

Richard Drouin

Ordre nationale du Québec

Henri Drouin (fils) (1941-     )

Henri Drouin a remis sa démission en 2002 à titre d’administrateur et président du conseil d’administration de RONA. Henri Drouin, 61 ans, siégeait au conseil depuis 26 ans, dont 21 ans à titre de président. 

Diane Drouin

Présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec jusqu’en 1998 

Claude Drouin

Il a siégé comme député fédérale libéral de Beauce de 1997 à 2006 et comme ministre de 2002 à 2003 à titre de Secrétaire d’état Responsable de Développement économique du Canada. 

Marie-Josée Drouin (1948-    ) 

Économiste 

Marc Drouin (1957-     )

► Comédien, metteur en scène, chanteur, danseur   

Jacques Drouin

Directeur général des élections et président de la représentation électorale du Québec

Anne Drouin

► Artiste-Peintre

Lieux au Québec nommés Drouin

* L’astérisque placé après le toponyme indique qu’une note, comprenant son origine ou sa signification, suit sa description technique.

Les noms en rouge correspondent aux municipalités qui existaient avant les fusions municipales. Dans les adresses, il faut continuer d’utiliser les noms de ces anciennes municipalités.

Adam-Drouin, Chemin  *

La Pêche (Municipalité)

Les Collines-de-l’Outaouais

Outaouais

Adam-Drouin, Lac  *

La Pêche (Municipalité)

Adolphe-Drouin, Lac  *

Saint-Honoré-de-Shenley (Municipalité)

Alfred-Drouin, Rue  *

Québec (Ville)

Bourdon-Drouin, Cours d’eau  (Cours d’eau agricole)

Compton (Municipalité)

Denis-Drouin, Rue

Saint-Jean-de-Matha (Municipalité)

Drouin  *  (Canton)

La Tuque (Ville)

Drouin, Avenue  *

Saint-Hyacinthe (Ville)

Drouin, Avenue

Rouyn-Noranda (Ville)

Drouin, Avenue

Sainte-Marie (Ville)

Drouin, Avenue  *

Québec (Ville)

Drouin, Avenue  *

Remplacé par :
Drouin, Rue *
Saints-Anges (Municipalité de paroisse)

Drouin, Branche  (Ruisseau)

Poularies (Municipalité)

Drouin, Branche des  (Ruisseau)

Saint-Bruno-de-Kamouraska (Municipalité)

Drouin, Chemin  *

Saint-Joseph-de-Coleraine (Municipalité)

Drouin, Chemin

Cookshire-Eaton (Ville)

Drouin, Chemin

Compton (Municipalité)

Drouin, Cours d’eau  (Cours d’eau agricole)

Saint-Camille (Municipalité de canton)

Drouin, Cours d’eau  (Cours d’eau agricole)

Sacré-Cœur-de-Jésus (Municipalité de paroisse)

Drouin, Cours d’eau  (Cours d’eau agricole)

Mirabel (Ville)

Drouin, Cours d’eau  (Cours d’eau agricole)

Saint-Ubalde (Municipalité)

Drouin, Cours d’eau  (Cours d’eau agricole)

Hérouxville (Municipalité de paroisse)

Drouin, Embranchement  (Cours d’eau agricole)

Saint-François-de-Sales (Municipalité)

Drouin, Île  *  (Îlot)

Laval (Ville)

Drouin, Lac

Lac-Pythonga (Territoire non organisé)

Drouin, Lac  *

Remplacé par :
Grenier, Lac *
Chertsey (Municipalité)

Drouin, Lac

Lac-Jacques-Cartier (Territoire non organisé)

Drouin, Lac

Stoneham-et-Tewkesbury (Municipalité de cantons unis)

Drouin, Lac

La Tuque (Ville)

Drouin, Lac

Lac-au-Brochet (Territoire non organisé)

Drouin, Lac  (Étang)

Sainte-Marie (Ville)

Drouin, Lacs à

Saint-Zacharie (Municipalité)

Drouin, Maison  *  (Bien patrimonial)

Sainte-Famille (Municipalité de paroisse)

Drouin, Montée

Mirabel (Ville)

Drouin, Montée  *

Pontiac (Municipalité)

Drouin, Montée

La Pêche (Municipalité)

Drouin, Parc  (Parc public)

Sainte-Marie (Ville)

Drouin, Pit  (Carrière)

Saint-Camille-de-Lellis (Municipalité de paroisse)

Drouin, Pont  *

Québec (Ville)

Drouin, Pont

Saint-Jérôme (Ville)

Drouin, Pont  (Pont couvert)

Compton (Municipalité)

Drouin, Rivière

La Tuque (Ville)

Drouin, Route

Remplacé par :
Drouin, Chemin *
Saint-Joseph-de-Coleraine (Municipalité)

Drouin, Route

Saint-Ubalde (Municipalité)

Drouin, Rue

Amos (Ville)

Drouin, Rue

Saguenay (Ville) (Jonquière)

Drouin, Rue

Saint-François-de-Sales (Municipalité)

Drouin, Rue

Poularies (Municipalité)

Drouin, Rue  *

Montréal (Ville)

Drouin, Rue

Mercier (Ville)

Drouin, Rue

Châteauguay (Ville)

Drouin, Rue  *

Saint-Eustache (Ville)

Drouin, Rue

Chertsey (Municipalité)

Drouin, Rue  *

Thetford Mines (Ville)

Drouin, Rue

Sainte-Agathe-de-Lotbinière (Municipalité)

Drouin, Rue

Sainte-Julienne (Municipalité)

Drouin, Rue  *

Mascouche (Ville)

Drouin, Rue

Laval (Ville)

Drouin, Rue  *

Magog (Ville)

Drouin, Rue

Remplacé par :
Alfred-Drouin, Rue *
Québec (Ville)

Drouin, Rue

Scott (Municipalité)

Drouin, Rue

Saint-Joseph-de-Beauce (Ville)

Drouin, Rue

Saint-Honoré-de-Shenley (Municipalité)

Drouin, Rue

Saint-Éphrem-de-Beauce (Municipalité)

Drouin, Rue

Lac-Mégantic (Ville)

Drouin, Rue  *

Saints-Anges (Municipalité de paroisse)

Drouin, Rue  *

Vallée-Jonction (Municipalité)

Drouin, Rue

Victoriaville (Ville)

Drouin, Rue

Sainte-Marguerite (Municipalité de paroisse)

Drouin, Rue

Sainte-Brigitte-de-Laval (Ville)

Drouin, Rue

Lévis (Ville)

Drouin, Ruisseau

Scott (Municipalité)

Drouin, Ruisseau

Courcelles (Municipalité)

Drouin, Stationnement  *  (Parc de stationnement)

Victoriaville (Ville)

Drouin-Prémont, Cours d’eau  (Cours d’eau agricole)

Compton (Municipalité)

Édouard-Drouin, Rue  *

Saint-Jérôme (Ville)

Emma-Drouin, Rue  *

Drummondville (Ville)

François-Drouin, Rue  *

Québec (Ville)

Gédé-Drouin, Centre de loisirs  *

Vallée-Jonction (Municipalité)

Germain-Drouin, Chemin  *

Labelle (Municipalité)

Jacques-Drouin, Lac

Lac-Ashuapmushuan (Territoire non organisé)

Jean-François-Drouin, Rue  *

Québec (Ville)

Langlois-Drouin, Ruisseau

Adstock (Municipalité)

Léonard-Drouin, Cours d’eau  (Cours d’eau agricole)

Sainte-Catherine-de-Hatley (Municipalité)

Louis-Drouin, Branche  (Ruisseau)

Saint-Joseph-de-Beauce (Ville)

Oscar-Drouin, Rue  *

Québec (Ville)

Robert-Drouin, Rue  *

Québec (Ville)

Robert-Drouin, Rue  *

Trois-Rivières (Ville)

Roch-Drouin, Ruisseau

Sainte-Marguerite (Municipalité de paroisse)

Terrasse-Drouin, Rue de la

Saint-Colomban (Ville)

 

Lieux au Québec nommés Derouin
* L’astérisque placé après le toponyme indique qu’une note, comprenant son origine ou sa signification, suit sa description technique.
Nom Municipalité
L’Île-du-Grand-Calumet (Municipalité)
Ripon (Municipalité)
Otter Lake (Municipalité)
Saint-Charles-Borromée (Municipalité)
Prévost (Ville)
Ripon (Municipalité)
Mise à jour en mars 2017
Lieux en Ontario nommés Drouin
Municipalité Nom
Casselman  rue Drouin Street
Clarence-Rockland  route Drouin Road
Cochrane District  route Drouin Road
Mattice-Val Côté  route Drouin Road
Ottawa  avenue Drouin Avenue
Lieux aux États-Unis nommés Drouin

État

Ville

Nom

Alabama

Cottonwood

Drouin Drive

Alaska

Fairbanks

Drouin Road

California

Rio Vista

Drouin Drive

Louisiana

Bell City

Drouen Road

Louisiana

Erath

E Drouen  Avenue

Louisiana

Erath

E Drouen Street

Louisiana

Eunice

Drouen Street

Louisiana

Biloxi

Drouen Road

Louisiana

Lake Arthur

Drouen Street

Louisiana

Lake Charles

Drouen Street

Louisiana

New Iberia

Drouen Road

Louisiana

Ville Platte

Drouen Street

Louisiana

Welsh

Drouen Street

Louisiana

Mansura

Drouin Street

New Hamshire

Auburn

Drouin Cir

New Hamshire

Belmont

Drouin Drive

New Hamshire

Merrimack

Drouin Way

New YorkSackets

Harbor

Drouen Drive

New York

Troy

Drouin Street

Virginia

Richmond

Drouin Drive

Virginia

Richmond

S Drouin Drive
Nombre de Drouin au Québec

Nombre de Drouin au Québec

Au Québec, on recensait en 2006 environ 9300 personnes portant le nom Drouin.

L’institut de la statistique du Québec classe le nom Drouin au 127e rang en terme de nombre.   

Tableau des 1000 premiers noms selon le rang

Répartition des Drouin au Québec

Répartition des Drouin dans les régions administratives du Québec

Recensement de 2006

Région administrative du Québec % Nombre
Bas-Saint-Laurent (01) 0,4 38
Saguenay-Lac-Saint-Jean (02) 0,7 66
Québec (03) 16,2 1510
Mauricie (04) 2,4 224
Estrie (05) 6,8 634
Montréal (06) 9,0 839
Outaouais (07) 4,9 456
Abitibi-Témiscamingue (08) 3,5 327
Côte-Nord (09) 0,9 84
Nord-du-Québec (10) 0,2 19
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (11) 0,3 28
Chaudière-Appalaches (12) 27,0 2514
Laval (13) 2,9 270
Lanaudière (14) 3,8 354
Laurentides (15) 5,3 493
Montérégie (16) 12,0 1118
Centre-du-Québec (17) 3,5 326
Québec (total) 100,0 9300

Voyage des Drouin en France

Septembre 2007

400 ans après, ils sont venus d’Amérique sur la terre de Robert

Ils sont un peu plus de 36 000 à porter son nom en Amérique du Nord. Durant le week-end du 7 septembre 2007, ils étaient près de cent à célébrer le 400e anniversaire de la naissance de leur ancêtre, au Pin-la-Garenne, dans l’Orne : Robert Drouin, l’un des premiers Percherons qui, en 1634, est parti vivre en Nouvelle-France.

(texte et photos tirés du journal Ouest-France du lundi 10 septembre 2007)

Vitrail en l'honneur de Robert Drouin, qui fut baptisé à l'église Saint-Barthélémy de Pin-la-Garenne

 

Le 9 septembre 2007, dans l’église de Saint-Barthélémy de la commune du Pin-la-Garenne, un vitrail commémoratif est inauguré à l’occasion des fêtes du quadricentenaire de la naissance de Robert, l’ancêtre. Plusieurs personnes d’Amérique y assistaient.

Sous le vitrail, on peut lire: « Vitrail réalisé par le maître-verrier Philippe Madlène, offert par de généreux donateurs de l’Association des Drouin d’Amérique, de la commune du Pin-la-Garenne et autres amis des Drouin. »

Appuyez sur une image pour l’agrandir

Photographies de Michel Ganivet

Lectures intéressantes

Migration vers les États-Unis

Par Joyce Banakowski

L’auteure est l‘éditrice-en-chef du QUARTERLY, le bulletin publié par les « CANADIAN/ACADIAN GENEALOGISTS OF WISCONSIN ».

Aux États-Unis, se trouvent un grand nombre de familles Rouleau qui descendent d’ancêtres qui ont quitté le Québec entre les années 1830 et 1930. Voici, raconté par une historienne-recherchiste Américaine, les raisons qui auraient motivé ce mouvement de Québécois vers notre voisin du sud.

L’entrée au Canada des Anglais qui s’y sont amenés à la suite de la Révolution américaine ainsi que l’arrivée de ceux qui ont immigré en provenance de l’Europe, en plus de produire une augmentation de la population, ont aussi introduit des nouvelles notions et des nouvelles techniques de culture, ce qui a évidemment été la cause de mécontentement et de surpeuplement dans les régions rurales.

En outre, les Canadiens-Français ont eux-mêmes entretenu le problème en s’appuyant sur la philosophie de « la revanche des berceaux ». (La population Canadienne-française a été encouragée par les nationalistes et par le clergé à adopter cette doctrine, dont le but était de contrebalancer le flux de l’immigration anglaise par des familles comptant de nombreux enfants.) Cette formule a été tellement fructueuse que la population est passée de 140 000 en 1791 à 1 000 000 en 1871, occasionnant par contre une difficile surcharge à la terre cultivée.

Avant les années 1840, des centaines de Canadiens-Français ont quitté le Québec pour aller vivre aux États-Unis, certains dans le but d’éviter des représailles pour s’être rangés du côté des Américains durant la Révolution, d’autres pour échapper aux conséquences de leur participation à la Rébellion de 1837-1838. Entre 1840 et 1900, des raisons économiques ont aussi obligé plusieurs milliers de Québécois à quitter leur pays. C’est de ce dernier groupe dont nous allons maintenant vous entretenir.

Vers 1830, toute la terre arable au Québec, à partir du sud des Laurentides jusqu’à la frontière américaine, était occupée. Les jeunes fermiers canadiens qui devaient migrer vers les villes faisaient face à une forte compétition de la part des nouveaux arrivants Irlandais. Vers 1840, comme ces jeunes hommes nourrissaient peu d’espoir d’obtenir un fonds de terre ou un emploi quelconque, ils ont émigré vers la Nouvelle-Angleterre où ils ont trouvé du travail dans les filatures de coton. Cet exode en masse n’était pas sans soucier les milieux québécois qui se sont alors efforcés de les diriger plutôt vers les terres non développées du nord, lesquelles n’avaient préalablement été utilisées que comme une étape précédant leur arrivée à Québec.

De leur côté, les employeurs de la Nouvelle-Angleterre aimaient bien engager ces travailleurs Canadiens-Français qui avaient la réputation d’être durs à la tâche et faciles à conduire. L’amélioration de la machinerie permettait au travailleur inexpérimenté de trouver quand même du travail dans les filatures et, surtout après la fin de la Guerre civile, on pouvait compter sur un grand nombre de travailleurs disponibles. Au même moment, la fin de cette guerre a créé une forte demande d’ouvriers Canadiens-Français dans les filatures de coton de la Nouvelle-Angleterre. On considérait que ces derniers étaient moins susceptible de faire la grève que l’immigrant irlandais. Des agents, souvent même de souche Canadienne-française, furent délégués au Québec pour attirer de nouveaux travailleurs. La publicité dans les journaux, l’avantage d’une réduction sur les prix des billets de train  ainsi que les témoignages favorables rendus par ceux qui revenaient au Québec pour y vivre ou, tout simplement, pour y visiter la famille et les amis, tous ces facteurs étaient autant d’arguments qui incitaient un grand nombre de Québécois à aller chercher fortune aux États-Unis. Des agents-recruteurs s’occupaient des détails du voyage et aidaient les nouveaux arrivants à se trouver un logement et à s’intégrer à leurs concitoyens Canadiens-Français. Les promoteurs les plus efficaces étaient eux-mêmes des Canadiens-Français qui, à leur retour au pays ou à l’occasion de leurs visites au Québec, ne manquaient pas de se vanter des avantages de leur nouvelle vie.

De 1861 à 1900, plus d’un demi-million de Québécois ont émigré dans les villes américaines où il y avait des filatures de coton. En 1930, on évaluait à 900 000 les Canadiens-Français qui s’étaient établis dans le nord des États-Unis. Dès 1900, on voyait des « Petits Canadas » dans les états du Maine, du Vermont, du Massachusetts, du New Hampshire, du Rhode Island et du Connecticut.

 

Migration vers les États-Unis

Par Joyce Banakowski

L’auteure est l‘éditrice-en-chef du QUARTERLY, le bulletin publié par les « CANADIAN/ACADIAN GENEALOGISTS OF WISCONSIN ».

Aux États-Unis, se trouvent un grand nombre de familles Rouleau qui descendent d’ancêtres qui ont quitté le Québec entre les années 1830 et 1930. Voici, raconté par une historienne-recherchiste Américaine, les raisons qui auraient motivé ce mouvement de Québécois vers notre voisin du sud.

L’entrée au Canada des Anglais qui s’y sont amenés à la suite de la Révolution américaine ainsi que l’arrivée de ceux qui ont immigré en provenance de l’Europe, en plus de produire une augmentation de la population, ont aussi introduit des nouvelles notions et des nouvelles techniques de culture, ce qui a évidemment été la cause de mécontentement et de surpeuplement dans les régions rurales.

En outre, les Canadiens-Français ont eux-mêmes entretenu le problème en s’appuyant sur la philosophie de « la revanche des berceaux ». (La population Canadienne-française a été encouragée par les nationalistes et par le clergé à adopter cette doctrine, dont le but était de contrebalancer le flux de l’immigration anglaise par des familles comptant de nombreux enfants.) Cette formule a été tellement fructueuse que la population est passée de 140 000 en 1791 à 1 000 000 en 1871, occasionnant par contre une difficile surcharge à la terre cultivée.

Avant les années 1840, des centaines de Canadiens-Français ont quitté le Québec pour aller vivre aux États-Unis, certains dans le but d’éviter des représailles pour s’être rangés du côté des Américains durant la Révolution, d’autres pour échapper aux conséquences de leur participation à la Rébellion de 1837-1838. Entre 1840 et 1900, des raisons économiques ont aussi obligé plusieurs milliers de Québécois à quitter leur pays. C’est de ce dernier groupe dont nous allons maintenant vous entretenir.

Vers 1830, toute la terre arable au Québec, à partir du sud des Laurentides jusqu’à la frontière américaine, était occupée. Les jeunes fermiers canadiens qui devaient migrer vers les villes faisaient face à une forte compétition de la part des nouveaux arrivants Irlandais. Vers 1840, comme ces jeunes hommes nourrissaient peu d’espoir d’obtenir un fonds de terre ou un emploi quelconque, ils ont émigré vers la Nouvelle-Angleterre où ils ont trouvé du travail dans les filatures de coton. Cet exode en masse n’était pas sans soucier les milieux québécois qui se sont alors efforcés de les diriger plutôt vers les terres non développées du nord, lesquelles n’avaient préalablement été utilisées que comme une étape précédant leur arrivée à Québec.

De leur côté, les employeurs de la Nouvelle-Angleterre aimaient bien engager ces travailleurs Canadiens-Français qui avaient la réputation d’être durs à la tâche et faciles à conduire. L’amélioration de la machinerie permettait au travailleur inexpérimenté de trouver quand même du travail dans les filatures et, surtout après la fin de la Guerre civile, on pouvait compter sur un grand nombre de travailleurs disponibles. Au même moment, la fin de cette guerre a créé une forte demande d’ouvriers Canadiens-Français dans les filatures de coton de la Nouvelle-Angleterre. On considérait que ces derniers étaient moins susceptible de faire la grève que l’immigrant irlandais. Des agents, souvent même de souche Canadienne-française, furent délégués au Québec pour attirer de nouveaux travailleurs. La publicité dans les journaux, l’avantage d’une réduction sur les prix des billets de train  ainsi que les témoignages favorables rendus par ceux qui revenaient au Québec pour y vivre ou, tout simplement, pour y visiter la famille et les amis, tous ces facteurs étaient autant d’arguments qui incitaient un grand nombre de Québécois à aller chercher fortune aux États-Unis. Des agents-recruteurs s’occupaient des détails du voyage et aidaient les nouveaux arrivants à se trouver un logement et à s’intégrer à leurs concitoyens Canadiens-Français. Les promoteurs les plus efficaces étaient eux-mêmes des Canadiens-Français qui, à leur retour au pays ou à l’occasion de leurs visites au Québec, ne manquaient pas de se vanter des avantages de leur nouvelle vie.

De 1861 à 1900, plus d’un demi-million de Québécois ont émigré dans les villes américaines où il y avait des filatures de coton. En 1930, on évaluait à 900 000 les Canadiens-Français qui s’étaient établis dans le nord des États-Unis. Dès 1900, on voyait des « Petits Canadas » dans les états du Maine, du Vermont, du Massachusetts, du New Hampshire, du Rhode Island et du Connecticut.

 

Robert Drouin, Fils

(Extraits tirés du livre Histoire de Notre Famille de Marcel J. Drouin)

1- L’enfance de ROBERT
Robert avait 10 ans à la mort de son père et 23 ans à la mort de sa mère. À sa naissance, il avait reçu comme parrains son cousin Robert Roy et un certain Thomas Leguy, et pour marraine Jeanne LeMoyne, fille de Denys. Il fut baptisé en l’église Saint-Barthélémy du Pin, le 6 août 1607. L’acte de baptême se lit comme suit:
Le 6e jour du dit moys et an 1607 jùt baptisé robert fils de robert droyn et de marie du boys. Ses parins robert roy et thomas leguy. La maraine Jehanne fille de denys moyne p. moy soubssigné. J. Thibault (avec parrains).
L’abbé Thibault, curé d’alors, demeura à Saint-Barthélémy jusqu’au 13 février1622; il eut comme successeur l’abbé Jacques Bellot.
Une plaque commémorative a été apposée au-dessus du baptistère le 29 novembre 1949 par Gabriel Drouin, généalogiste canadien et apparenté de près à notre famille, au cours d’une célébration solennelle rappelant que Robert Drouin est l’ancêtre de milliers de Canadiens français, à savoir tous les Drouin, Derouin et Drouyn d’Amérique. Gabriel Drouin a aussi fait don à l’église Saint-Barthélémy d’une somme de 20 000 $ pour la restauration de l’église, après la guerre mondiale de 1939-1945. Une place publique de Pin-la-Garenne, la place de l’église paroissiale Saint-Barthélémy, porte désormais le nom de Robert Drouin.
Robert grandit à Jugué, aux Tuileries, observant le travail de ses oncles, frères et cousins, jusqu’au départ de sa famille pour la terre de Blavo en 1615. Il avait alors à peine 8 ans. Là, il aida à la métairie et aux travaux de laboureur jusqu’en 1617, année de la mort de son père. Sa mère, après la mort de son époux, ramena sa famille à Jugué, comme on sait. C’est là surtout que Robert se fit apprenti tuilier; déjà, à l’âge de 18 ans, il recevait officiellement par acte notarié le titre de tuilier. Le 6 août 1628, devenu majeur, il recevait sa part de la tuilerie et la quatrième partie du clos de Chenevière, la quarte partie de la terre sur laquelle étaient situés la Halle à tuiles et un petit jardin, en somme un assez bel héritage pour l’époque. En 1629, Robert s’associe à son frère cadet Hilaire, mais quelques difficultés financières l’amenèrent lui et son frère à l’idée de se mettre au service du roi. Hilaire s’enrôla effectivement, mais Robert demeura au Pin où on le retrouve le 22 juillet 1632. Un dernier contrat passé devant notaire le 10 février 1634, afin de régler ses dettes, nous laisse voir qu’il était sur le point de partir pour la Nouvelle-France.

2- Départ pour le Canada
La Compagnie des Cent-Associés, qui avait obtenu le privilège exclusif de la traite des fourrures en Nouvelle-France, s’était engagée à envoyer des colons en Nouvelle- France. Les frères Kirks ayant capturé le premier envoi de fourrures, en 1629, Champlain, après avoir capitulé, rentra en Europe avec ses missionnaires et tout son monde, à l’exception de deux ou trois familles, dont les Couillard. Mais en 1632, avec le retour de la Nouvelle-France à la France, l’enthousiasme reprend, et la compagnie, avec l’aide des communautés religieuses et celle de certains seigneurs, envoie de nouveau des colons. Déjà Robert Giffard, pendant la période où la colonie était passée aux mains des Anglais, recrutait des jeunes gens de métier en France. Ce fut le cas de Robert qui, dès 1634, s’engageait à venir en Nouvelle-France, pour y exercer son métier de maître-tuilier ou briquetier.
Le 10 février 1634, Robert met ordre à ses affaires; il règle ses dettes avec Hilaire et quelques autres devant notaire; il loue à son frère Michel son avoir dans l’héritage de la tuilerie familiale. Madame Pierre Montagne, dans un document intitulé Robert Drouin et son cousin Barthélémy Lemoine en fait foi. Elle affirme sur la foi de documents notariés que Michel, dès juillet 1634, administre les biens de Robert « absent ». En avril 1634, 43 personnes dont 35 originaires de Mortagne ou des environs, tel le Pin, s’embarquent à Dieppe, en Normandie. Avant de quitter Mortagne, Robert Giffard s’était assuré les services de jeunes qui viendraient le rejoindre en Nouvelle-France. Aucun document n’indique la date exacte du départ de Robert; certains croient, tel Benjamin SuIte, qu’il se serait embarqué à Dieppe avec son ami Martin Grouvel à l’été 1635. Mais, selon les renseignements récoltés par madame Pierre Montagne et les Chroniques de la Drouinerie (T. 1,1981), la Société des Drouin d’Amérique a pu établir avec certitude qu’il s’agit bien du voyage de 1634. Robert a donc fait partie du contingent des 43 personnes embarquées en 1634. D’ailleurs, Les Relations des jésuites font mention, dès cette année-là, d’un maître-briquetier en Nouvelle-France et mentionne précisément que ce tuilier a travaillé pour les jésuites; il ne saurait être question d’un autre que lui. Robert est le 1ge colon arrivé au Canada, et son nom figure sur une plaque commémorative des premiers colons de la région de Québec, derrière le monument Louis-Hébert, situé dans le parc Montmorency, coin des Remparts et Côte de la Montagne. Il est certain qu’il se trouvait déjà en Nouvelle-France en 1635, en compagnie de ses compatriotes du Perche.

3- Premier mariage: Anne Cloutier
Peu habitué au pays, Robert se devait de chercher la protection d’un de ses compatriotes: Zacharie Cloutier, qui était aussi originaire du Perche et qui s’était embarqué lui aussi avec Robert Giffard. Zacharie Cloutier avait obtenu le fief de La Clouterie, à Beauport. Il accueillit Robert dans sa demeure, et celui-ci commença dès lors à exercer le métier qu’il avait appris de son père et de ses frères aînés. Il avait alors 28 ans, et songeait à se marier. Son choix se porta sur Marie-Anne, la fille de Zacharie. Le contrat se passa, dans la maison de Robert Giffard, premier médecin de l’Hôtel-Dieu de Québec, celui-là même qui avait convaincu notre Robert de venir en Nouvelle-France. Le contrat fut rédigé par le maître-maçon Jean Guyon du Buisson, faute de notaire, le 27 juillet 1636. C’était un an avant la célébration du mariage en raison du jeune âge de la future, qui n’avait que Il ans. Il a été lu en présence de Robert Giffard qui a signé avec maître Guyon et quelques autres. Ceux qui ne pouvaient signer, tel Robert, Anne Cloutier et ses père et mère, ont apposé leur marque. Ce contrat conservé aux archives du Séminaire de Québec possède une grande valeur du fait qu’il fut le premier contrat de mariage signé au Canada; c’est pourquoi je crois devoir le citer au complet. Assez élaboré, comme on peut le con- stater, il est écrit en vieux français et se lit comme suit:
À tous ceux qui ces présentes lettres verront et coetera
Salut savoir faisons que par devant et coetera que le vingt septiesme jour de juillet mil six cens trente six à la maison d’onorable homme maistre robert gifart jùrent présens en leurs personnes robert drouin de la paroisse du pin chastelnie de mortaigne en perche et de présent dans la nouvelle france assisté de barthelémy Lemoine son cousin et de françois bellanger amy commun d’une part et Anne Cloutier fille de zacarie cloutier et de Saincte Dupont ses pères et mères assistée de maistre robert gifart et marie renouart et de jehan guion et maturine robin amis communs de la dite future épouse tous présens lesquels drouin et la dite Anne Cloutier du vouloir et consentement des sus-dits leursparens et amis se sont promis et promettent par ces présentes (se) prendre l’un l’autre par Joy et loiaulté de mariage, le parfaire et solemnizer en sainte face d’église le plutôt qu’il sera entre eulx leurs parens et amis avizé en faveur duquel mariage le dict futur époux prendra la future épouse avec les droits qui luy peuvent appartenir et le dict futur époux a donné et donne par le mariage faisant tous et chacun ses biens terres maisons à luy venus et échus par le décès de ses défunts pères et mères en quelque lieu qu’ils soist asis et situez sans en rien exempter réserver ny retenir et y a subrogé et subroge la dite future épouse en son lieu et place pour en faire partages avec ses autres coéritiers du dict futur époux lesquelles choses demeureront à la dite future épouse avec ses drois tant mobiliers qu’immobiliers en nature de propre tant à elle que aulx siens et les deniers qui proviendront de l’estat et lignée de la dite future épouse le dict futur époux sera tenu les emploier en fons d’héritage ou en constitution de rente pour tenir lieu de propre à ycelle future épouse et aulx siens de son estat et lignée et commencera la communaulté des dicts futurs mariés dès le jour de la bénédiction nuptiale et a le dict futur époux donné à la dite future épouse la somme de vingt livres de doire préfix à prendre et avoir sur tous ses biens qui lui sont à venir ,avenant la dissolution du dict mariage si mieux n’aime la dite future épouse jouira de tout sa vie durant sans estre tenue d’aucune dette que le dit futur époulx aurait auparavant ce jourd-hui faite ou pourrait cy après faire et en oultre ce que le dict zacarie cloutier et la dite Saincte Dupont père et mère de la future épouse se sont obligés de les loger et héberger durant trois ans ensemble et consoler(?) la dite future épouse leur fille comme à sa qualité appartient dont du tout ce que dessus les dites parties sont demeurées d’accort par ces présentes à l’entretien desquelles les dites parties y ont respectivement subcrit et obligé les uns envers les aultres tous et chacun leurs biens meubles et héritages présens et advenir-faict en présence de martin grouvel maistre charpentier; noel langlois et denis robert lesquels nous ont déclaré ne savoir signer et ont marqué fors le dict sieur robert gifart francois belanger et jehan guion qui ont signé les présentes.
Le document se termine par les marques de Robert Drouin, de Zacharie Cloutier, Saincte Dupont, Anne Cloutier, Martin Grouvel, Noël Langlois, Maturine Robin, Denis Robert et les signatures de Marie Régnouard, de François Bélanger, Marie Giffard, Robert Giffard et Jehan Guion.
Le mariage fut célébré en l’église Notre-Dame de Québec, le 12 juillet 1637, et les époux demeurèrent trois ans chez les Cloutier, Zacharie et sa femme Xainte ou Saincte Dupont.
En 1641, naissait leur premier enfant, Agnès, baptisée le 25 janvier, en l’église Notre-Dame de Québec ; elle mourut la même année, peu de temps après sa naissance.
Robert continua d’exercer son métier de briquetier à Beauport. Dès 1640, selon un contrat passé devant maître Piraude, le 25 mars, Robert vend aux Dames Hospitalières 7 000 briques; il s’engage à les leur livrer le 15 juin suivant « sur le bord de la rivière proche Beauport vis-à-vis de son atelier pour le prix de deux poinçons de bled ». Le 14 octobre 1645, il promet de bailler un cent de briques à Martin Grouvel, il fait de la planche, monte la chaloupe de Grouvel, ensemence son champ.
En 1682, il invite son fils Étienne qui vient de se marier le 27 juillet, à venir chez lui faire de la brique dans ses temps libres, lui promettant la moitié des profits. C’est dire qu’il n’a jamais abandonné son métier.
Mais, c’est aussi en 1641 qu’il fait l’acquisition d’une terre à Château-Richer; bien qu’il préférât son métier de briquetier à celui d’agriculteur; tout en ayant feu et lieu à Beauport, il se fit cultivateur à ses heures… Il faut dire que Robert était un homme aux multiples talents. Cette terre, située à l’ouest de la Rivière-aux-Chiens, plus exactement la deuxième à l’ouest, mesurait 6 arpents de front sur le fleuve et 126 arpents en profondeur (terre 80). Mgr de Laval, seigneur de Beaupré, l’augmenta de 7 perches. Il y avait érigé une maison peut-être, dit-on, celle qui se trouve maintenant située au 8647 de l’avenue Royale à Château-Richer, bien qu’on puisse en douter, car selon un ouvrage de Raymond Gariépy intitulé: Les terres de Château-Richer, la terre de Robert est très bien identifiée sur deux cartes, dont l’une de l’époque. Elle correspond aux lots 13, 14 et 18 du cadastre de Château-Richer au 8954, avenue Royale. Cette dernière fut dessinée par Jean Bourdon en 1641 et l’autre par Raymond Gariépy en 1680, à la demande de Mgr de Laval. En 1641, les voisins de Robert étaient Claude Estienne et Jacques Boissel et en 1667, c’étaient Martin Guérard et Étienne Racine. La Rivière-aux-Chiens existe encore; elle sépare la municipalité de Château-Richer de celle de Sainte-Anne-de-Beaupré et fait face à ce qui est maintenant Sainte-Famille de l’île d’Orléans. Le 17 avril 1646, la terre lui était légalement concédée par un acte signé de Nicolas Levaseur, notaire au Châtelet de Paris.
A la fin de 1647, Robert demeurait toujours à Beauport; sa famille s’était enrichie de deux filles: Geneviève, baptisée le 19 octobre 1643, à Québec, et Jeanne, née en novembre 1646, mais baptisée le 5 février 1647, par l’abbé Jean LeSueur, en la maison de Robert Drouin à Château- Richer. Son épouse Anne Cloutier mourut le 2 février 1648, jour de la Chandeleur, à l’âge de 23 ans et fut inhumée à Québec deux jours plus tard. Le Journal des jésuites raconte, avec émotion, l’arrivée du corps à l’Hôpital de Québec où il y eut vêpres et libera. Anne, on le sait, était née à Mortagne au Perche et était arrivée au Canada avec son père e. Zacharie le 4 juin 1634, cent ans jour pour jour après Jacques Cartier. C’est dire qu’elle est morte assez jeune, n’ayant pas atteint ses 25 ans. Ses deux filles furent confiées à la famille Cloutier, grand-parents maternels, et elles parvinrent à l’âge adulte, fondèrent chacune un foyer, la première avec Romain de Trépagny, ancêtre des Trépanier et Jeanne avec Pierre Maheust des Hasards, ancêtre des Maheu in du Québec. Le 7 octobre 1649, Pierre Picard (terre 97) était le fermier de Robert Drouin.
Fait intéressant à noter: Jeanne, la fille de notre ancêtre Robert Drouin, a épousé Pierre Maheust et ils ont donné naissance à une fille, Angéline, qui a épousé Charles Grenier, notre ancêtre direct du côté maternel. Bien que Jeanne Drouin soit issue du premier mariage de l’ancêtre avec Anne Cloutier, et que nous descendions de son second mariage avec Marie Chapelier, il est plaisant de savoir que sa petite-fille, Angéline Maheust, fait le lien qui, dès les premières générations au Canada, a relié les familles Drouin et Grenier.

4- Deuxième mariage: Marie Chapelier
Après la mort hâtive de sa jeune femme, survenue le 2 février 1648, Robert demeura encore quelque temps sur la terre de Château-Richer. Mais très tôt, préférant son métier de briquetier à celui de cultivateur, il revient à Québec. D’ailleurs, la peur des Iroquois qui rôdaient dans les parages lui fait préférer la ville, bien que les contrats de tuilerie se fassent plutôt rares. Il loue sa terre de Château- Richer pour trois ans à Julien Perreault, y compris la maison, les animaux et les meubles, puis revient vivre avec ses deux filles à Québec.
Anne Cloutier ne lui ayant donné que des filles, c’est par un deuxième mariage que Robert assurera la continuité du nom Drouin en Nouvelle-France. En effet, à 42 ans Robert épousait, le 29 novembre 1649, en l’église Notre-Dame de Québec, une jeune veuve, Marie Chapelier, veuve de Pierre Petit et fille de Jean Chapelier et de Marguerite Dodier, de la paroisse Saint-Étienne de Comte-Robert-en-Brie, où elle avait été baptisée en 1621. Elle était la cousine de Robert Haché, « donné » des jésuites. Marie Chapelier savait signer, ce qui était rare à l’époque. Elle maintenait des contacts étroits avec les Mères de l’Hôtel-Dieu et faisait aussi des dons en blé à la paroisse voisine de Sainte-Anne-de-Beaupré. Robert décide de l’épouser et le con- trat de mariage est rédigé le 26 novembre 1649, jour même de la célébration, à l’étude du notaire Audouart. Une clause du contrat stipule que le couple devra demeurer à Québec, car Marie a horreur de la campagne. Le mariage eut lieu le lundi 29 novembre à Québec. Bien que Robert ne soit pas davantage fervent de la campagne, il se trouve un peu désemparé par le peu de contrats qui lui sont offerts sur 16 de profondeur (terre 80).

5- Robert aux Trois-Rivières
De son premier mariage il ne restait maintenant à Robert que deux filles: Geneviève et Jeanne, Agnès étant décédée peu après sa naissance, comme nous avons vu. Robert confia ses deux filles aux grands-parents Cloutier, qui d’ailleurs s’inquiétaient de voir partir leurs petits-enfants avec la belle-mère. Grâce à l’in- fluence de sa femme Marie, il obtint des jésuites, en 1651, une terre de deux arpents de front sur le fleuve par vingt de profondeur au Cap-de-la-Madeleine, située entre celles de Jean Lanqueteau et de Jean Poisson. Robert partit donc pour le Cap-de-Ia- Madeleine près de Trois-Rivières en 1650, où il s’intéressa aux fourrures. Son séjour fut de courte durée. Cependant, c’est là qu’est née Marie, le 6 juin 1651; Robert joue de malchance avec ses filles, puisque Marie, après avoir épousé Nicolas Lebel le 28 novembre 1663, mourra noyée dans la Rivière-aux-Chiens, le 2 mai 1664. Son séjour au Cap-de-la-Madeleine ne dura que deux ans. En effet, après deux ans passés à Trois-Rivières, Robert était revenu à Québec en 1652 se mettre à l’emploi des jésuites sur leur ferme de Notre-Dame-de-Bonsecours à Beauport, selon un contrat de maître Audouart. Par la suite, ceux-ci, par l’intermédiaire du père De la Place, s.j., lui concédèrent leur seigneurie de Notre-Dame-des-Anges, une terre de trois arpents de front et vingt de profondeur, près de Jacques Badeau, entre Beauport et Québec. Mais là encore, son instabilité chronique lui fait revendre le tout à René Chevalier, maître-maçon.

6- Retour à Château-Richer
Robert décide de retourner à Château-Richer. Il avait repris sa terre, louée pour trois ans à Julien Perreault, ou Pécault, tel qu’il apparaît dans un bail daté du 25 février 1648. Le premier février 1652, il fait baptiser Nicolas à Québec, ondoyé par Nicolas Giffard le 8 janvier précédent. Le 27 décembre 1655, au logis d’Étienne Racine de Sainte-Anne-de-Beaupré, le père Ragueneau, jésuite, baptise Marguerite. La famille était donc revenue à la Rivière-aux-Chiens, sur la terre de 1641. Le 27 juillet 1656, Robert demeure en la Côte-de-Beaupré.
Au recensement de 1666, Robert est donc à Château- Richer, entouré de ses enfants: Geneviève, née du premier lit et mariée à Romain de Trépagny, ancêtre des Trépanier, le 27 février 1656, et Jeanne mariée depuis 1659 à Pierre Maheu des Hasards, ancêtre des Maheu. À ces deux enfants du premier lit, viennent tour à tour s’ajouter les sept enfants que lui a donnés Marie Chapelier: Nicolas, né le 7 janvier 1652, donc âgé de 14 ans à cette époque et qui, le 26 juillet 1662, avait été guéri miraculeusement à Sainte-Anne-de-Beaupré; ce fut dit-on le troisième miracle accompli à Sainte-Anne-de-Beaupré; Pierre, né le 1er novembre 1653, âgé de 12 ans, qui décédera assez jeune puisque son nom n’apparaît pas dans les recensements subséquents; Marguerite, née en 1655, qui épousera Jean Gagnon en 1670; ÉTIENNE, né en 1658, donc âgé de 8 ans, héritera de la terre de Château-Richer; c’est de lui que descendra en ligne directe notre famille; Catherine, née le 2 janvier 1660, donc âgée de 6 ans, qui épousera Michel Roulois en 1676, et Jean-Baptiste, né le 13 février 1662, qui décédera quelques années plus tard; Madeleine, née le 27 novembre 1664 n’apparaît pas sur la liste du recensement de 1666 puisqu’elle est décédée un an après sa naissance, le 3 février 1665.
En 1667, Robert possède 6 bêtes à cornes et 10 arpents de terre défrichée. En 1668, il vend un demi-arpent de front à François Lacroix et en 1669 il vend 2 arpents à François Branliac. Les années passent: en 1681, âgé de 74 ans, Robert cultivait 20 arpents de terre; c’est alors qu’il prit à son service Charles Galarneau, âgé de 14 ans; il serait sans doute intéressant de savoir si ce Charles Galarneau fut l’ancêtre de notre grand-oncle Alphonse Galarneau qui a été, à notre époque, maire de Courville et propriétaire de la Briquerie Frontenac devenue par la suite Briquerie Citadelle. ÉTIENNE, demeuré le seul fils à la maison, âgé de 23 ans, se mariera l’année suivante, le 3 novembre 1682, en l’église Notre-Dame de Québec.
Marie Chapelier n’assistera pas aux mariages de Geneviève et de Jeanne. Elle le fera cependant au mariage de Marie, sa propre fille, avec Nicolas Lebel le 21 novembre 1662 et cette fois la dot sera généreuse. La veuve de Robert est aussi généreuse à l’égard de l’église de Sainte-Anne: en 1664, elle fait offrande d’une livre, sans doute en reconnaissance de la guérison de son fils Nicolas survenue en 1662, comme nous verrons plus loin. Mais une autre épreuve l’attendait, sa fille Marie, qui venait d’épouser en 1662 Nicolas Lebel, mourra noyée en mai 1664 dans la Rivière-aux-Chiens. Elle sera inhumée à Château-Richer, le 2 mai 1664.

7- Décès de Robert
À la fin de 1665, Robert donne 200 de briques pour la construction du presbytère de Sainte-Anne, probablement pour la cheminée. Le jour de l’Ascension, le 31 mai 1685, plus de cinquante ans après son arrivée au Canada, Robert, père de Il enfants, s’éteignait à l’âge de 77 ans, après avoir reçu les sacrements de pénitence, eucharistie et extrême-onction. L’abbé Guillaume Gauthier présida à la cérémonie des funérailles. Il fut inhumé le 1er juin 1685, au cimetière de Château-Richer. Outre son épouse, sept enfants encore vivants lui survivaient: Geneviève et Jeanne, du premier lit, mariées toutes les deux comme on a vu plus haut; Marguerite et Catherine, du deuxième lit, mariées elles aussi; et trois garçons: Pierre, âgé de 28 ans, demeuré célibataire, semble-t-il; Nicolas, âgé de 30 ans et marié à Marie Loignon; ÉTIENNE, 24 ans, époux de Catherine Loignon et demeurant sur la terre paternelle. Le jour de sa mort, Robert laissait aussi 25 petits-enfants: 9 Trépagny, 4 Maheu, 5 Gagnon, 3 Roullois, et 4 Drouin, dont trois de Nicolas et un d’Étienne.
L’inventaire des biens de Robert fut dressé par le notaire Étienne Jacob, notaire de la seigneurie de Beaupré, en présence de sa veuve et de ses enfants, le 16 novembre 1685. Pierre Maheu, époux de Jeanne renonça à la succession. Il fallut attendre une dizaine d’années avant que le règlement soit à la satisfaction de tous les héritiers; les gendres Romain de Trépagny et Pierre Maheu, époux respectivement de Geneviève et de Jeanne, filles du premier lit, qui pourtant avaient renoncé à l’héritage, firent une requête au Conseil souverain neuf ans après la mort de Robert, soit en 1696, attestant que dans la succession de Robert certaines pièces n’étaient pas conformes. Marie Chapelier, la belle-mère, dût témoigner et finalement il a fallu l’intervention de Mgr de Laval qui intervint par arbitrage, en 1697, pour régler le conflit. Mgr de Laval, en effet, en qualité de seigneur de Beaupré, dont la seigneurie comprenait Château-Richer, devait en assurer l’ordre et la justice. C’est lui qui désignait le juge appelé aussi prévôt ou bailli, les notaires chargés de recevoir les actes et contrats civils des habitants.
Robert a accompli des réalisations importantes au cours de sa vie; comme nous l’avons dit précédemment, c’est lui qui a fourni les 7 000 briques aux Soeurs Augustines pour la construction du premier hôpital sur le site actuel de l’Hôtel- Dieu, suite au contrat du 25 mars 1640.
Ce fait a été souligné lors de la remise, en 1990, d’une magnifique sculpture effectuée par mon frère Roger Drouin, sculpteur et descendant direct de Robert. Le bas-relief représente Catherine de Saint-Augustin entourée d’enfants et de malades indiens sur un fond de scène illustrant des grands voiliers de l’époque; cette sculpture a été apposée sur le mur extérieur de la chapelle où reposent les restes de Catherine de Saint-Augustin. Robert construisit aussi une maison pour son ami Martin Grouvel et contribua à la construction du presbytère de Sainte-Anne-de-Beaupré.

8- La veuve: Marie Chapelier
Après la mort de Robert, Marie Chapelier s’était sans doute rapprochée de Québec, car elle détestait l’isolement; peut-être avait-elle fait donation de ses biens, au Séminaire de Québec ou aux hospitalières pour qu’elles l’accueillent; en effet, c’était une femme qui savait signer, chose rare à l’époque. Comme nous l’avons vu, elle maintenait d’excellentes relations avec les Mères de l’Hôtel-Dieu; elle se montrait aussi généreuse pour la paroisse voisine de Sainte-Anne-de-Beaupré. On croit même ; qu’elle fit des dons au Séminaire de Québec. Cependant, on sait par les Archives 1 nationales 1971, p. 58, qu’en date du Il août 1693, un dénommé Buisson, prêtre :. du Séminaire, envoie un domestique, Charles Roger, comparaître devant l’huissier Mestru, pour dire que le Séminaire de Québec n’a pas en mains les deniers de la -veuve Robert Drouin. Marie Chapelier est décédée à l’Hôtel-Dieu de Québec, le 18 e mars 1697, après deux jours de grave maladie à l’âge de 76 ans.

Robert Drouin, Père

(Extraits tirés du livre Histoire de Notre Famille de Marcel J. Drouin)

1- Les Tuileries au Perche
Bien que la ligne directe ancestrale, cela se conçoit, remonte au-delà des ancêtres connus, il est quand même remarquable que nous ayons le privilège de remonter jusque vers le milieu du XVIe siècle dans l’élaboration de notre généalogie, soit au temps de la Renaissance. Il est particulièrement intéressant pour notre famille d’accéder de fils en père, donc en ligne directe, jusque vers les années 1550 ou 1560.
Nous savons, par le plus ancien document conservé aux archives du département de l’Orne, sous la cote 1 G 1342 et datant du 7 mai 1544, que de 1551 à 1563, Jehan Drouin et Pierre Drouin, tous les deux charpentiers et tuiliers de leur métier, ont vendu tuiles et pavés pour la réfection du clocher de l’église paroissiale de Saint-Barthélémy à Pin-la-Garenne. En 1552 et 1553, Pierre a travaillé à la charpente de l’église. On ne sait s’ils étaient frères, ce qui est plus que probable, mais ils devaient sans doute avoir quelque relation de parenté, sinon de paternité, avec les générations qui suivent et qui, on le verra, exerceront le même métier. A la même époque, on connaît aussi l’existence d’une Jeanne Drouin, mariée à Charles Moyne ou LeMoyne, tuilier lui aussi, et dont les enfants sont nés bien avant 1595. Les Drouin, à l’instar des LeMoyne, auxquels ils étaient apparentés par Jeanne Drouin, la tante de Robert, étaient aussi tuiliers de père en fils. Ils vivaient dans le cadre féodal et, en principe, devaient payer leurs rentes au prieuré de Chenagallon, à moins d’être propriétaires d’un franc fief ou collecteurs d’impôts, ce qui semble avoir été le cas de Robert, car Robert a joué ce rôle en 1610 puis en 1614.
Parlant de Robert Drouin, notre ancêtre, madame Pierre Montagne, auteur de Robert Drouin et son cousin Barthélémy Lemoyne dit ceci: « Il n’est pas de percheron ayant choisi la Nouvelle-France sur qui nous ayons autant de documents que sur Robert Drouin et par conséquent sur son cousin et compagnon de voyage Barthélémy Lemoyne. »

2- Robert et Marie Dubois
C’est donc vers le milieu du XVIe siècle que Robert, père de notre premier ancêtre qui d’ailleurs portera son nom, va marquer avec certitude le début de la ligne directe connue.
On sait que Pierre était marié et que sa femme est décédée en 1550. Robert, père de notre ancêtre, était-il le fils ou le petit-fils de Jehan ou de Pierre? On n’a aucune indication à cet effet bien que cela soit plus que plausible, vu le métier de tuilier qu’il dut apprendre de son père. Jehan et Pierre étaient sensiblement du même âge; on sait que Pierre est devenu veuf en 1550; quant à Jehan nous ignorons tout de lui si ce n’est qu’il fut tuilier et associé de Pierre. Il semble plutôt que Robert et ses frères appartenaient à la troisième génération. C’est dire que Robert a dû naître entre 1550 et 1560. Si l’on suppose que Robert s’est marié dans la vingtaine, cela reporte son premier mariage vers 1585 avec Vincente Rouelle dont il eut un fils, Antoine; comme on sait, d’autre part, qu’il s’est remarié à Marie Dubois en 1594 et a donné naissance à neuf enfants avec sa deuxième épouse, puis qu’il est mort en1617, il n’est pas impossible qu’il soit né vers 1550, et peut-être avant, ce qui lui donnerait à tout le moins 67 ans à sa mort. Ainsi, l’on peut raisonnablement dire que nous pouvons remonter en ligne directe jusqu’à l’époque de la Renaissance.
Le premier ancêtre connu en ligne directe serait donc né sous le règne de Henri Il et il a vécu sous Charles lX, Henri III, Henri IV et serait mort sous le règne de Louis XIII. C’était aussi, au niveau de la littérature, l’époque de Ronsard, Malherbe, Montaigne et Du Bellay. Du point de vue spirituel, Robert et Marie Dubois relevaient de la paroisse Saint-Barthélémy et du diocèse de Séez dont les évêques furent successivement, vers la fin de cette époque: Claude le Moulinet (1601-1604), Jean Béchaut (1606-1611) et Jacques Suarez (1611-1614). Plusieurs papes se sont succédés de 1550 à 1617; disons seulement que Robert serait né sous le pontificat de Jules III et serait mort sous le règne de Paul V.

3- La famille de Robert au Perche
On connaît ses frères et sœurs, conséquemment les oncles et les tantes de ROBERT son fils.
Robert, le père de notre ancêtre, avait quatre frères: Oudard, Antoine, dit le Taillis, Julien et Yves, et trois soeurs: Michèle, Geneviève et Jeanne. On connaît peu de choses de son enfance, si ce n’est qu’il apprit le métier de famille, celui de tuilier. Il s’est marié d’abord à Vincente Rouelle qui lui a donné un fils, Antoine. Après le décès de sa femme, il épousa Marie Dubois de Saint-Denys-sur-Huines, vers la fin de 1594 ou le début de 1595. Elle lui donna dix enfants: Jacques, l’aîné, dont on ignore la date de naissance et qui demeurera célibataire. Il est à noter que les registres de Saint-Barthélémy du Pin ne débutent qu’en 1595. Le deuxième enfant à naître fut Jehan, baptisé le 29 mai 1597; après lui, Michel, le 7 février 1600;

Jacqueline, le 18 mai 1601; Roberte, le 17 juin 1602; Barthélémy, le 24 août 1603; Roze, le 4 décembre 1605; ROBERT, le futur Canadien, le 6 août 1607; Hilaire, le 23 février 1610 et Marie, le 5 décembre 1611. Cinq de ces enfants sont morts en bas âge: Jehan, Jacqueline, Roberte, Roze et Marie.

4- Robert, père, à Pin-la-Garenne
Dès les premiers temps de son mariage avec Marie Dubois, Robert habita d’abord avec sa famille à Laillotière, aujourd’hui L’Aillotières, où il possédait d’assez grandes terres. Mais comme il était propriétaire d’une tuilerie à Jugué, un peu avant la naissance de son fils Robert, soit en janvier 1607, il installa sa famille à Jugué, là où était la tuilerie. Il faut dire que tous ces lieux font partie du territoire de Pin-la-Garenne, dans le Perche. Le Perche est le nom d’une ancienne province de France, située au sud de la Normandie. C’était la coutume de donner un nom à tous les lieux ou pièces de terre. Ces noms étaient toujours mentionnés dans les contrats et tenaient lieu d’adresse. Il est à noter que la maison de Robert Drouin existe encore de nos jours, ayant conservé son nom de « Tuileries ». Elle est maintenant habitée par un homonyme du cardinal de Richelieu, un monsieur Duplessis qui a admirablement restauré la maison et y accueille encore avec plaisir les Drouin du Canada ; il conserve un livre d’or où il inscrit le nom de ses visiteurs.

5- Sa personnalité
À la fois, tuilier et cultivateur, Robert, le père de notre ancêtre, avait la réputation d’excellent menuisier, comme en font foi les nombreux contrats de menuiserie qu’il a effectués. Robert était aussi un excellent chrétien, très attaché à sa paroisse, comme on peut le constater par des actes tant paroissiaux que notariaux. En effet, le vendredi avant-midi 21 août 1609, se sentant gravement malade, il fait rédiger son testament par maître Poitevin. Ce testament est presque tout entier consacré aux prières qu’il réclamait pour le repos de son âme. En voici quelques extraits:
Premièrement, a recommandé son âme à Dieu, le Créateur du ciel et de la terre, à la glorieuse Vierge Marie, à Monsieur Saint Michel ange et archange, à Messieurs Saint Pierre et Saint Pol, à Mr Saint Jean-Baptiste, à Mr Saint Jean l’Évangéliste, à Mr Saint Barthélémy, son patron, à Marie Magdelaine, à Madame Sainte Barbe et tous les saints et saintes du paradis, priant Dieu le Créateur, par le mérite de la mort et passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ son Fils, avoir pitié de son âme et lui donner sa paix et sa bénédiction.
Item, a requis après que Dieu aura fait son commandement de luy, son corps être inhumé en l’église Saint Barthélémy du Pin, lui estre fait dit et célébré des services solennellement tant à ses obsèques et funérailles que par après, ainsi qu’il appartient et que sa qualité et condition le porte desquels il laisse sa veuve et ses héritiers chargés.
Item, que toutes les bonnes fêtes solennelles et dimanches de pardon et tel jour qu’il sera décédé soit faite la prière pour son âme par le Curé ou vicaire du Pin et que, à tel jour qu’il sera décédé lui soit tous les ans à perpétuité et toujours mais dit une messe par le dit Sieur Curé ou son vicaire en la dite église du Pin et un Libera sur sa fosse… etc. Suivent les sommes laissées pour acquit- ter tous les frais encourus par la paroisse.
Cependant, bientôt rétabli, sans se départir de la tuilerie, où ses fils travaillaient, il se fit plutôt laboureur, le métier de tuilier étant peut-être trop dur pour lui; mais le besoin d’argent lui fit reprendre assez tôt le métier de tuilier. En 1613, le 23 janvier, il vend à Jean Boucher 12 000 pavés et 2 000 tuiles. Demeurant toujours à Jugué, il s’intéresse aussi à la menuiserie. Mais le 26 avril 1615, on le retrouve avec sa famille sur la métairie de Blavo, louée de Gaspard et François de Loysel, sieurs Du Plessis et De Blavo, au nom de leur mère. Le 20 novembre 1616, Robert vendait à sa belle-soeur des terres sises dans la Mesnagerie, à Saint-Denys-sur-Huines. C’est le dernier contrat connu de Robert. Il semble qu’il soit décédé entre cette date et le 21 février 1617, où Marie Dubois son épouse se retrouve veuve.

6- Son épouse: Marie Dubois
ROBERT, fils, avait alors 10 ans. Après la mort de son père, il demeure encore avec sa mère Marie Dubois et ses quatre frères, Jacques, 21 ans, Michel, 17 ans, Barthélémy, 14 ans, et Hilaire, 7 ans. ROBERT, fils, est en somme, l’avant-dernier de cette nombreuse famille.
Marie, en véritable femme d’affaires, essaye de tirer partie de la tuilerie. De Blavo, elle revient avec sa famille à Jugué, là où se trouve la tuilerie. Elle s’efforce de donner à ses fils une formation de tuiliers, afin de protéger l’héritage paternel. Sa première préoccupation fut de rembourser les dettes contractées du vivant de son mari, ce qu’elle fit avec une adresse consommée. Elle loua d’abord à son beau-frère Oudard un fourneau et une tuilerie pour 118 livres, mais avec choix de retrait sur paiement de la dite somme. Avec le consentement d’Oudard, son beau-frère, elle pouvait continuer d’utiliser la tuilerie avec ses fils Jacques et Michel, dans le but de leur apprendre le métier. Le 2 janvier 1620, par un ensemble de transactions avec Jeanne Chastaigner qui avait acheté d’Oudard le droit de retrait, Marie et ses deux fils reprenaient possession de la tuilerie, du fourneau et de la terre.
Les jeunes Drouin, Jacques, Michel et Barthélémy ne dédaignaient pas cultiver la terre; le 3 juillet 1622, ils louaient un lot de terre de Barthélémy Moyne pour y faire de la culture. Mais vers 1625, Barthélémy Drouin, fils de Robert, qui est arrivé à sa maturité et qui s’est marié, insiste pour que sa mère fasse le partage des biens. Devant le refus de sa mère, il l’assigne à comparaître devant le vicomte du Perche, le 14 février 1625. Le partage des biens meubles se fait; la mère, ayant la garde des deux enfants mineurs, Robert et Hilaire, voit à protéger leur héritage.
Deux ans plus tard, soit le 18 février 1627, on procède au partage des immeubles. Jacques étant décédé, le partage se fait en quatre lots « maisons héritages et choses héritaux », soit une maison manable à four et à cheminée, sise au lieu de Jugué, une chambre joignant la dite maison et une grange joignant la chambre précédente; le clos de Chenevière « sis derrière la dite maison »; la « Thuilerye » ou Halle à tuiles, avec un fourneau dépendant de la dite Thuilerye; la pièce de terre où la dite Thuilerye est assise; et un petit jardin joignant d’une part Antoine Drouin, l’aîné, et la terre de la Vaissière d’autre part. Marie Dubois se réserve, sa vie durant, la jouissance des deux maisons, de même que le jardin et le clos sis derrière; la jouissance de ces biens pouvait être transmise à celui de ses enfants qu’il lui plairait, celui- ci étant tenu d’accepter et de nourrir et entretenir sa mère aussi longtemps qu’elle voudrait, se réservant la liberté d’aller où elle voudrait. On ne partagea pas cependant les cinq boisseaux de terre de l’Étang barré ni la pièce appelée « Les Pierriers », cela devant servir une fois vendus à payer les dettes restantes.
Les enfants décidèrent de garder leur mère à tour de rôle. Le 18 janvier 1628, Michel prit sur lui ces engagements que Barthélémy avait assumés les mois précédents, celui-ci lui remettant par la même occasion les meubles de Marie Dubois. Au 10 novembre 1630, Marie était décédée.